(Les Echos) Les compagnies aériennes ont accumulé pour 35 milliards de dollars de billets non-utilisés, dont 10 milliards en Europe, du fait des annulations de vols en cascade provoquées par la fermeture des frontières. Dans l’incapacité de rembourser, elles proposent à leurs clients des avoirs. Mais le procédé ne fait pas les affaires des agences de voyages, également à cours de trésorerie.
Malgré les protestations des clients, des agences de voyages et le rappel à la réglementation de la Commission européenne, les compagnies aériennes persistent et signent : elles ne rembourseront pas de sitôt les millions de billets d’avion non-utilisés pour les dizaines de milliers de vols annulés, ces dernières semaines. Et ce pour la simple et bonne raison qu’elles n’en n’ont pas les moyens, affirme le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Alexandre de Juniac.
35 milliards de dollars de billets non-utilisés
Le montant des billets non-utilisés, qu’il aurait fallu rembourser au deuxième trimestre, se chiffre à 35 milliards de dollars, a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse téléphonique, mardi. Un fardeau bien trop lourd pour la plupart des compagnies, dont l’activité est presque tombée à zéro et qui ont bien d’autres frais incompressibles à assumer. « En l’absence de recettes, les compagnies aériennes n’ont pas une trésorerie suffisante pour rembourser », explique le directeur de l’IATA. C’est la raison pour laquelle, afin d’« éviter des faillites qui ne seraient dans l’intérêt de personne, nous proposons donc des avoirs à la place des remboursements », ajoute-t-il, tout en étant « conscient du problème que cela peut poser pour les clients, mais c’est une question de survie pour les compagnies ». (Lire l’article)