En entrevue dimanche soir à l’émission Tout le monde en parle diffusée sur les ondes de Radio-Canada, le lieutenant du Québec et leader du gouvernement à la Chambre des communes, Pablo Rodriguez, a fait le point sur les nouvelles mesures en cours d’application pour les voyageurs sur le point de revenir au Canada.
Monsieur Rodriguez a d’abord expliqué pourquoi le gouvernement a permis aux citoyens canadiens d’effectuer des voyages non essentiels à l’étranger, depuis décembre, et finalement tardé à les interdire pour éviter les contagions additionnelles : « Le gouvernement préparait tout ça. Il fallait négocier. Il fallait parler à Air Transat, Air Canada, Sunwing, WestJet. Pour imposer la quarantaine aux voyageurs qui reviennent, celle qu’ils devront payer de leurs poches, il fallait parler aux hôtels, il fallait discuter avec la Santé Publique pour savoir comment on fait pour administrer des tests à tous ceux qui reviennent. Il fallait aussi fermer des aéroports. »
Monsieur Rodriguez a précisé aussi que « pour revenir chez vous, il faut que vous (NDLR : les Canadiens) ayez acheté votre forfait à 2000 $ sinon vous ne pouvez pas embarquer dans l’avion. Il faut avoir acheté, payé le forfait et en avoir la preuve, passer un test avant de partir, embarquer dans l’avion, débarquer de l’avion, passer un autre test à l’arrivée. Puis vous êtes transporté à un hôtel où vous passez trois jours – vous pouvez pas sortir de votre chambre, vous avez vos trois repas par jour – et ensuite de ça si le diagnostic est négatif, vous finissez ça (la quarantaine) chez vous. Si par contre vous avez la Covid, ce qui va arriver à peut-être 2 % des gens, vous serez transféré à un autre endroit pour terminer la quarantaine. »
Objectif : imposer des mesures restrictives, couteuses et très contraignantes pour décourager les voyages non essentiels.
Ces mesures pourraient entrer officiellement en vigueur dès ce jeudi 4 février 2021. Une annonce en ce sens est à venir.
Rappelons que le premier ministre du Québec François Legault fera un point de presse important, demain 2 février à 17h. Le Québec espère obtenir d’autres informations sur la question.
Monsieur Rodriguez a souligné que le Canada est en discussion avec les autres transporteurs que ceux du Canada – comme Aeromexico – pour évaluer la situation.
Il a également expliqué que si les vols ne sont pas interrompus entre le Canada et la Floride (destination où il y a beaucoup de Québécois), « c’est que l’administration Biden vient de changer la donne. Aux États-Unis, ils ont maintenant une quarantaine de sept jours (NDLR : quarantaine imposée aux voyageurs étrangers à leur arrivée dans ce pays) et un test est aussi obligatoire avant de partir. » En ajoutant les nouvelles mesures une fois en sol canadien, « vous (les voyageurs) passez 21 jours enfermé (au total) pour une semaine de vacances. Il faut souhaiter qu’il fasse beau pour celle-là! » a ajouté Monsieur Rodriguez.
Pour les voyageurs actuellement à destination…
Durant l’entrevue, Monsieur Rodriguez n’a pas démenti le fait que le gouvernement n’aidera pas les Canadiens actuellement à l’étranger, pour revenir, si leur vol est annulé. « La première chose à faire pour ne pas avoir de problème pour revenir, c’est de pas partir. Ceux qui sont déjà là-bas, les compagnies qui ont été les porter là-bas sont en train de discuter avec eux pour voir à une façon de les récupérer et les ramener. »
Le leader du gouvernement à la Chambre des communes a également confirmé que, bien que rejeté par l’opposition, le projet de loi actuellement à l’étude pour empêcher que les voyageurs de retour au Canada d’un voyage non essentiel bénéficient des 1000 $ offerts par le gouvernement, dans le cadre de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique, est toujours sur la table de travail. Et que celui-ci sera rétroactif.
