Hier 2 février durant son point de presse, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a confirmé que les mesures annoncées au cours des derniers jours, à l’endroit des voyageurs qui reviennent au pays, resteront en place, lorsqu’elles entreront en vigueur, « tant que cela sera nécessaire ». Les snowbirds fulminent déjà et des groupes de défense des droits constitutionnels se préparent à contester.
Rappelons que les mesures en question sont un test de dépistage à l’arrivée au Canada, une quarantaine de trois jours dans un hôtel supervisé en attendant le résultat, la suite de la quarantaine dans un établissement désigné par le Fédéral si le test est positif, le tout aux frais du voyageur pour la somme, grosso modo, de 2 000 $ (Ottawa laisse entendre qu’il y aura possiblement une modulation de la somme selon les cas et certains critères).
La Presse Canadienne rapporte que, déjà, les snowbirds – par la voix de l’Association canadienne des snowbirds – expriment leur désaccord : « L’Association canadienne des snowbirds estime que d’imposer aux citoyens canadiens de verser plus de 2000 $ pour passer trois nuits dans un hôtel supervisé est une mesure déraisonnable et que pour plusieurs de ses membres, il s’agit d’un fardeau financier important. »
L’agence de presse fait mention d’un passage d’une lettre adressée par la présidente de l’Association, Karen Huestis, à l’intention du ministre des transports Omar Alghabra : « si le gouvernement du Canada refuse aux Canadiens rentrant au pays de s’isoler à leur domicile, il devrait exempter ceux qui ont été absents pendant plus de 90 jours d’avoir à payer 2000 $ pour rester à l’hôtel, de même que ceux qui ont quitté le Canada avant l’application des nouvelles mesures. »
Par ailleurs…
Ces dernières heures, le Journal Le Devoir s’est entretenu avec la Canadian Constitution Foundation et on apprend que des contestations se préparent. Le Journal cite Christine Van Geyn, la directrice des litiges de la CCF : « Si le gouvernement ne prévoit pas d’exceptions appropriées, qui protègent les droits des personnes qui ont besoin de voyager en ce moment, nous sommes disposés à nous adresser aux tribunaux ».
Le plaidoyer d’Ottawa
Dans un premier temps, Justin Trudeau a manifesté, durant le point de presse d’hier, une ouverture à l’égard des motifs essentiels pouvant justifier des voyages à l’étranger, et aux possibles exemptions que cela pourrait amener : « On va toujours être ouverts à entendre des préoccupations que des gens ont, ou des exceptions ».
MAIS : « Depuis les débuts, on a des règles extrêmement strictes sur la quarantaine, sur les prohibitions des déplacements non essentiels. On est là pour continuer à assurer la protection des Canadiens. Je souligne cette idée de base : ce n’est pas le temps de voyager, et depuis les débuts de cette pandémie, il y a des gens qui ne peuvent pas être là pour des funérailles d’être chers, il y a des mariages qui ont été reportés, bref, ce fut extrêmement difficile pour bien des gens, et ça va continuer d’être difficile pour plusieurs personnes.
Le premier ministre a par la suite insisté sur la notion de responsabilité : « Notre responsabilité, en tant que gouvernement, c’est de faire tout le nécessaire pour empêcher que plus de personnes soient infectées, que plus de personnes meurent de façon inutile. C’est pour ça qu’on a mis des mesures fortes aux frontières. On va toujours essayer de voir s’il y a des cas extrêmes où on peut faire des petites exceptions, mais même en faisant des exceptions, au cas par cas, on ne va pas mettre à risque les Canadiens. »
Les Québécois étaient conviés à un autre point de presse, hier mardi en fin de journée, celui du premier ministre du Québec, François Legault. Entre plusieurs annonces portant sur le déconfinement progressif dans la province, Monsieur Legault a souligné son contentement relativement à des décisions récentes prises par Ottawa : « on est très content de la décision du gouvernement fédéral d’interdire les vols vers les destinations soleil ».