
Dossier spécial. Les voyages à l’étranger ne sont pas sur la table en ce moment. Mais le Québec et le Canada, oui. Une transition alléchante et facile pour les agences?
Voyages En Direct a pris le virage Québec et Canada pour 2021. Il faut nourrir les agences et les carnets de ventes. Est-ce plus facile à dire qu’à faire? Nous leur avons posé la question.
Richard Villeneuve, président de VED : Au début, l’idée n’a pas été automatiquement acquise par toutes les agences. Elles se sont vraiment questionnées si oui ou non, elles pouvaient vendre du Québec. Plusieurs agences ont pensé que les clients n’auraient pas besoin d’elles pour acheter du Québec.
L’arrivée du programme Explore Québec a aidé à modifier cette perception parce que pour bénéficier du 25 % de rabais, le client doit passer par une agence pour accéder aux forfaits autorisés. C’est ainsi que nous avons rapidement positionné les agents, sur nos différentes plateformes numériques, pour réserver son voyage localement.
Nous avons également mis en place un programme de formation sur les produits Québec. Des centaines d’agents ont déjà suivi cette formation. Et on va continuer d’en faire sa promotion.

OJQ : Mais au-delà de la formation, comment vous avez réussi à stimuler vos agences pour qu’elles se retroussent les manches et se disent ok, il y a une alternative, on peut vendre le Québec et le Canada?
Benoit Schmautz, directeur du marketing et des communications chez VED : C’est un savant mélange entre offrir de la formation sur différents produits à vendre, leur fournir des produits qui vont les rémunérer, faire affaire avec des fournisseurs qui vont offrir un service aux agents et un revenu puis stimuler le client qui lui, se trouve à l’autre bout de tout ça. Pour y parvenir, il faut identifier le client voyageur potentiel et le ramener à l’agent.
Richard Villeneuve : Il est certain que nous devions cibler des produits forfaits. Et nous avons délibérément voulu sortir des sentiers battus. Car il est certain que le client qui veut aller au Château Frontenac pendant deux jours sans forfait ni rien, ce client n’a pas besoin d’un agent de voyages. Mais quand on lui offre un forfait et qu’on ajoute des petites choses que les Québécois ne savent même pas qu’elles existent – comme un tour en hélicoptère, un truc amusant à gauche à droite – et que les forfaitistes savent bien dénicher, et bien ces forfaits-là rendent l’agent de voyages très attrayant pour le client.
Annick Dupuis, vice-présidente de VED : Il y a d’un côté les réceptifs, qui n’auront pas leurs clients étrangers qui venaient ici, au Québec et au Canada. Et de l’autre côté, nous avons des clients qui ne peuvent pas voyager à l’étranger. Donc on a fait des ententes avec des nouveaux fournisseurs de produits locaux et ces ententes sont devenues de belles histoires. Nous avons élargi la formation à tout l’intra-Canada.
OJQ : Vous croyez que tout ça va rester après la pandémie? Que vos agences vont continuer de vendre le Canada et le Québec?
Richard Villeneuve : Absolument.

Annick Dupuis : Des liens se développent en ce moment avec de nouveaux fournisseurs. Ces liens vont rester. C’est certain.
Les incontournables qu’il fallait assurer
Benoit Schmautz : Nous devions développer des ententes avec des fournisseurs capables de nous livrer des produits, oui, mais aussi de rémunérer les agences.
OJQ : Mais après la pandémie, si vous souhaitez continuer de proposer des forfaits Québec et Canada, craignez-vous de perdre certains privilèges ou fournisseurs que vous avez en ce moment parce qu’ils voudront offrir à nouveau la place à leurs marchés étrangers d’avant?
BS : Nous ne craignons pas que cela se produira parce que nous avons développé des liens solides avec eux. Si ces fournisseurs d’ici nous laissaient tomber, ce serait comme un retour en arrière pour eux. Mais nous ne le craignons pas également parce que l’industrie ne reviendra pas à son niveau d’avant pandémie avant plusieurs années. Les gens ne vont pas se remettre tous à voyager à l’étranger du jour au lendemain.