Dossier spécial. Selon le regroupement Voyages En Direct, le pire serait derrière nous. Et la reprise est en train de prendre forme. Au fait, elle va se passer comment, cette reprise?
Annick Dupuis, vice-présidente de VED : Les choses vont aller rapidement selon moi!
Richard Villeneuve, président de VED : La clientèle va s’apercevoir rapidement qu’il va manquer d’espace pour un bout de temps. La gestion de l’offre et la demande va se faire en fonction des ouvertures de frontières un peu partout dans les différents pays. Et ces ouvertures ne se feront pas toujours au même moment. Remettre en marche les compagnies aériennes et les grossistes, les programmes et tout, c’est certainement très complexe. Aussi complexe de remettre la machine en marche que de l’avoir arrêté au début de la pandémie. L’offre sera moins grande que la demande et à mon avis, pour un bon moment.
Benoit Schmautz, directeur du marketing et des communications chez VED : Tout ça aura un impact sur les prix. Les capacités qui ont été retirées à ce jour ne vont pas revenir du jour au lendemain quand les gens vont pouvoir re-voyager. Parce qu’il y aura plus de demandes que d’offres, les bons deals vont se faire beaucoup plus rares. La disponibilité aussi va être beaucoup plus rare. Et c’est pour ça que garder actuellement le lien avec son client est primordial pour cette reprise.
Au fil de la reprise, il y aura des ajustements de capacités de passagers/voyageurs. Et tout ça aura une influence sur les prix. Les prédictions parlent d’un retour au rendement d’avant pas avant plusieurs années. Donc ces ajustements de prix se feront sur le long terme.
Open Jaw Québec : Alors est-ce que ça vous amène, en tant que regroupement, à voir les choses différemment avec vos fournisseurs? Est-ce que vous sollicitez tout de suite des ententes privilégiées avec eux? Ou est-ce un processus que vous établirez au rythme des ouvertures de frontières?
Annick Dupuis : Nous avons déjà cette dynamique en place. Nos agences commencent déjà à réserver d’avance pour leurs clients. Pour les prémunir de tout ça. Il y a beaucoup de ventes 2022 et 2023 en ce moment. Nos agences nous disent que le téléphone a déjà commencé à sonner. Évidemment, ces ventes ne leur donnent pas de revenus maintenant, mais on voit que les clients sont déjà au fait de tout ça. Car les choses risquent d’aller assez rapidement. Il faut être proactif. Il faut proposer des voyages maintenant à nos clients.
OJQ : Êtes-vous en train de dire qu’il faut aviser son client qui n’avait jamais vraiment réservé à l’avance qu’il devra le faire? Qu’il doit commencer déjà à penser à ses vacances de 2023?
RV : En tout cas pour 2022, très certainement. Par chance, les fournisseurs offrent beaucoup de flexibilité, c’est assez clair dans l’ensemble. Les compagnies de croisières ont misé là-dessus.
OJQ : En parlant des croisières, seront-elles favorisées par la reprise? Car est-ce vrai que le produit croisière est un produit qui se réserve souvent facilement, chez plusieurs clients, très à l’avance?
RV : Oui, effectivement. Les croisières se réservent depuis toujours très à l’avance. C’est un marché comme ça. Aujourd’hui c’est pareil. Cela dit, qui aurait dit que, il n’y a pas si longtemps, les premiers qui ont souffert de cette pandémie – les croisières – allaient être les premiers à reprendre les ventes pour 2022! C’est quand même un beau signe malgré tout.
Deux erreurs à éviter
La reprise des voyages se fait doucement sentir. Quelle est l’erreur qu’une agence ou qu’un agent doit absolument éviter de faire ?

Richard Villeneuve : On est tellement près de la reprise que ce n’est pas le moment d’être les derniers qui tombent au combat juste avant la fin de la guerre. Les agents vont avoir leur place plus que jamais. Les agences vont avoir un beau retour et bien mérité.
Annick Dupuis : Ce n’était et ce n’est pas le moment de laisser tomber nos membres. Il faut déjà profiter des opportunités pour le moment où les voyages vont vraiment redémarrer. Il faut donner à nos membres une longueur d’avance pour profiter de la reprise.
Un dernier conseil pour la route?
RV : Je dirais aux agents d’être certains de la valeur qu’ils représentent. Le client va se tourner vers vous. Tout ça va prendre son sens dans la reprise. Le temps que vous avez passé au début de la crise, quand c’était le moment de panique, bien c’était en fait un investissement qui, pour plusieurs, vous sera retourné. Profitez de la reprise qui s’en vient. Vous le méritez!