Durant l’assemblée générale de l’ATOQ, qui s’est tenue virtuellement le 28 avril dernier, les discussions ont touché un point que l’industrie n’avait pas vu venir…
Il y eut d’abord les démarches
Tous ceux qui ont frappé aux portes des différentes sources d’aide potentielle pour notre industrie, qu’ils soient voyagistes, agences ou associations, depuis le début de la pandémie, sont revenus avec cette phrase en bouche : « on se rend compte que les gouvernements ne comprennent rien au fonctionnement de notre industrie ».
Revenir bredouilles des nombreuses rencontres qui ont eu lieu est un scénario largement vécu et raconté, dénoncé et expliqué par cette incompréhension de la poutine de l’industrie du voyage chez les élus.
Il y a maintenant un constat, qui expliquerait le « pourquoi »
Pendant que tous se sont arraché et s’arrachent encore les cheveux de désarroi, l’Association des Tours Opérateurs du Québec a réfléchi.
Dans son exposé verbal qui a porté notamment sur les réflexions que l’ATOQ a eues sur ce sujet et phénomène inquiétant (l’incompréhension du fonctionnement de notre industrie), la présidente de l’ATOQ, Joane Tétreault, a lâché le verdict :
« On s’est rendus compte, dans le cadre des différentes représentations qu’on a faites avec la Canadian Association of Tour Operators (CATO), qu’on avait peu de données économiques à présenter sur notre industrie.
« Vous savez, quand on parle à des gouvernements, ces gens veulent savoir combien de taxes nous payons, combien d’emplois nous créons, quelles sont les retombées économiques que nous avons à l’échelle du Canada et ce, pour chacune de nos activités.
« On s’est rendus compte que, très honnêtement, à part de faire des projections ou de faire des évaluations, c’était extrêmement difficile de dire « nous avons par exemple un impact de 10 milliards de dollars, nous employons 11 344 personnes, etc. »
« C’était excessivement difficile. Et vous savez pourquoi? Parce que nous n’avons pas ces données-là! Et les raisons pour lesquelles nous ne les avons pas, c’est que nous n’en avons jamais eu besoin.
« Aujourd’hui, on se retrouve face à un manque de données qui nous fait perdre pied à certaines occasions. »
Est-ce que l’industrie est un peu responsable de sa perte?
Est-ce que ceci explique tous les cela?
« C’est assez! »
Toujours durant son exposé, Madame Tétreault a par la suite raconté que le trésorier de l’ATOQ et directeur général de Tours Chanteclerc, Claude St-Pierre, a récemment mis ce point sur la table : « Claude a hurlé que ça n’avait pas de bon sens de ne disposer d’aucune de ces données. Il a revendiqué de régler cette dimension-là pour qu’on ait un discours économique qui se tienne et qui sera capable de démontrer au gouvernement l’empreinte économique que nous avons collectivement. »
Une solution, déjà en marche
Si ce constat n’est pas la meilleure des nouvelles à apprendre, sans doute pouvons-nous nous réjouir un peu en ce moment puisque l’ATOQ active son sens de l’efficacité et de la proactivité :
« Toujours avec la collaboration de CATO, nous avons décidé de nous réunir pour aller chercher ces données auprès de chacun de nos membres, annonce Joane Tétreault.
« On demande à tous les tours opérateurs de remplir un sondage que nous avons fait préparer par une firme indépendante, par souci de confidentialité. Avec ce sondage, nous souhaitons obtenir un portrait général de notre industrie.
« Le but, c’est de cumuler des informations économiques collectives qui vont nous permettre d’avoir un discours que les politiciens adorent entendre, poursuit Madame Tétreault. Les données sont importantes parce que je crois qu’on devra continuer à se faire valoir. La crise va avoir des impacts économiques chez chacun de nous et si on veut s’assurer de continuer nos représentations, plus nous serons forts collectivement, mieux sera notre représentativité, et mieux nous serons écoutés. »
« Nous souhaitons un taux de 100 % de participation des tours opérateurs à cette collecte de données, a ajouté Nathalie Guay, directrice générale de l’ATOQ, durant l’assemblée. Il est vraiment crucial d’évaluer avec précision l’impact économique que les tours opérateurs québécois et canadiens ont. Pouvoir, éventuellement, aller voir les différents paliers gouvernementaux avec des chiffres à l’appui, ce sera une réussite totale. »
Et les agences de voyage? Et les assureurs de voyage? Et tous les autres acteurs de notre industrie? Auraient-ils eux aussi, intérêt à récolter ce type de données?