Quels touristes post-pandémie vos clients devront-ils être?

Dossier spécial. « Notre touriste habituel, qui aime beaucoup la France, va voyager différemment, un peu, c’est évident. » Avec tous les bouleversements que la pandémie a provoqués, le touriste d’aujourd’hui et demain doit collaborer. Suite de l’entretien avec Atout France.

Open Jaw Québec : Quel touriste le voyageur post-pandémie doit-il être?

Mélanie Paul-Hus, directrice d’Atout France pour le Canada à Montréal : Il doit respecter les gestes barrières, qui sont omniprésents, et s’y conformer.

OJQ : Comme les réouvertures ne vont pas au même rythme pour tous les lieux d’intérêt, comment le voyageur doit-il organiser son voyage? Et comment les agents de voyage peuvent-ils adéquatement les aider?

MPH : Si le client donne un peu ses désidératas à son agent, celui-ci, j’en suis certaine, se fera un plaisir d’aller chercher l’info et voir dans les différents sites qu’est-ce qui est possible ou non, combien de temps d’avance il faut réserver, etc. Ces infos ne sont pas secrètes, elles se retrouvent sur les sites des grands musées et autres.

Si le client ne veut pas ou ne peut pas donner son programme à son agent, il peut alors consulter ces sites lui-même.

Plusieurs sites Internet ont des chats et des systèmes de clavardage, qui peuvent s’avérer très utiles pour obtenir rapidement ce type d’info.

Il existe aussi les bons vieux offices de tourisme ! C’est encore un bon réflexe de passer par un office de tourisme, sur place, à destination. C’est là qu’on peut obtenir les meilleurs tuyaux pour organiser un séjour.

OJQ : L’après-pandémie est-il un contexte où l’on doit envisager voyager différemment en France? Et si oui, comment?

MPH : Dans toute cette relance, le touriste doit rester zen. Il doit rester ouvert et s’adapter.

Cet après-pandémie peut être un excellent moment pour faire une activité à laquelle on pensait peut-être un peu moins avant, comme aller faire du vélo, faire une croisière sur la Seine. Et surtout qu’en ce moment, il n’y a pas foule de bateaux sur la Seine! Il y a une toute petite fenêtre actuellement où l’on peut vivre des expériences particulières dans des lieux normalement fréquentés par de grandes foules.

Tendance

OJQ : On a souvent entendu que le touriste, à cause de la pandémie, se mettra largement au plein air durant ses voyages. Le touriste québécois va-t-il se mettre au plein air en France? Et s’offrir des vacances en pénichette, par exemple? Dont on a prédit un magnifique avenir à cause de la bulle que ce produit permet?

MPH : La clientèle canadienne profite beaucoup de sa nature au Canada, pendant la pandémie. Ce qui lui manquera beaucoup de l’Europe, ce sera à mon avis le patrimoine bâti, les terrasses dans les villes, le magasinage dans des villes agréables.

Quant à la croisière fluviale, qui a beaucoup de succès, ce secteur n’a jamais cessé de prendre des réservations pendant la pandémie et ce, même si la navigation n’était pas possible. Ce produit offre beaucoup d’avantages. C’est le même destin qui attend la location de villas. Les Canadiens aimaient déjà rester longtemps en France. Et cela va s’accentuer.

OJQ : Des facteurs externes vont-ils influencer la façon dont le touriste devra voyager?

MPH : Puisqu’il y a moins de vols directs de Montréal, cet été, vers la province, on peut présumer qu’il y aura un retour vers Paris, et l’envie des séjours combinés incluant Paris.

Le touriste de demain voudra sans doute séjourner plus longtemps, loger dans la capitale sans nécessairement la surcharger, et ensuite se diriger vers les autres villes.

Les technologies : à utiliser sans modération

OJQ : Quelle autre habitude le touriste de l’après-pandémie aura-t-il intérêt à adopter?

MPH : L’innovation devrait dorénavant toujours faire partie de la réflexion du voyageur. Car dans le tourisme, l’innovation technologique se pointe sous plusieurs aspects, et elle s’est développée durant la pandémie.

Dans l’état actuel des choses, le consommateur a intérêt d’utiliser les technologies afin de savoir quels endroits sont très fréquentés ou non, à quel moment, comment doit-il ajuster son horaire de visite pour ne pas être dans les bouchons d’achalandage, etc.

De plus en plus d’applications font leur apparition et permettent d’organiser toutes sortes d’activités, comme de belles randonnées avec des trajets adaptés à son niveau physique.

L’innovation va rester. Car elle permet ceci : lisser tous les petits écueils qui peuvent survenir durant une expérience touristique. L’objectif et avantage : rendre le tout plus fluide.

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Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.