Exclusif: Open Jaw passe une heure avec la Norwegian Cruise Line

Sabrina Greca, directrice régionale des ventes et du marketing pour la Norwegian Cruise Line

Dossier spécial. Open Jaw Québec s’est entretenu pendant une heure avec Sabrina Greca, directrice régionale des ventes et du marketing pour la Norwegian Cruise Line. Comment va la compagnie actuellement? Y a-t-il une pénurie de main d’œuvre sur les navires? La capacité réduite des pax, toujours en vigueur? Compte rendu.

Open Jaw Québec : Quelle est la répartition des navires NCL entre ceux qui ont fait leur retour en mer versus ceux qui sont toujours en pause?

Sabrina Greca : Notre flotte compte 17 navires. Cinq sont déjà de retour en mer. D’ici la fin de l’année 2021, nous prévoyons que 9 navires (NDLR: nombre déjà atteint) sur les 17 auront effectué leur retour.

OJQ : Comment ces retours graduels en mer sont-ils organisés?

SG : Nous y allons un navire à la fois. C’est volontaire. La première raison, c’est qu’il faut réintégrer le personnel sur chaque navire.

Actuellement, le seul endroit sur la planète où l’on retrouve 100 % du service qui était offert avant la pandémie, c’est sur un navire de croisière. C’est du moins le cas chez Norwegian Cruise Line.

Même si nos navires sont à capacité réduite de passagers, 100 % du personnel est en poste. Récemment, j’ai voyagé en Grèce sur le Norwegian Jade, qui a une capacité de 2 400 passagers. Nous étions 1 300 passagers et les membres d’équipage, 950, comme avant la pandémie.

OJQ : Comment la compagnie fait-elle pour retrouver 100 % de son personnel? Alors que tant d’entreprises touristiques peinent à retrouver leur main-d’œuvre?

SG : Cela s’explique par un programme que nous avons mis de l’avant et qui consistait, et consiste toujours, à garder contact avec les employés. Nous voulions les aider. Nous savions que, pour plusieurs employés, retourner aux Philippines ou en Indonésie, sans salaire pendant 15 mois, ce n’est pas évident. Ces personnes ont souvent toute leur famille à charge. On a fait notre possible pour leur verser un salaire le plus longtemps possible.

Certains employés travaillent sur les navires de NCL depuis 20 ans! On ne voulait pas les laisser tomber. Même si certains ont trouvé un petit job en attendant, au premier coup de téléphone, ils disent « oui, je reviens! » C’est aussi un témoignage à l’effet qu’on prend bien soin de nos employés.

Influence de la capacité réduite des passagers

Open Jaw Québec : La capacité réduite actuelle des passagers a-t-elle une influence sur les prix?

Sabrina Greca : Ce n’est pas la capacité réduite de passagers, sur chaque navire, qui influence les prix. C’est la quantité de navires en opérations. Le rapport de l’offre et la demande, il est là. La demande est beaucoup plus grande que l’offre. Plein de gens veulent voyager, mais j’ai seulement 5 navires sur les eaux (9 en date du 17 novembre). Il y a donc moins de cabines disponibles en inventaire. Et ça va prendre au moins le premier trimestre 2022 pour les revoir tous au retour.

La seule période où les prix ont tendance à baisser, c’est celle de janvier à mars 2022, à cause des incertitudes qui persistent par rapport aux enfants et la vaccination. Car à bord de nos navires, c’est 100 % vacciné. Pour tous les passagers et les membres d’équipage. Présentement, on ne fait pas d’exception. C’est trop important pour la sécurité à bord.

100 % vacciné = privilèges accordés

Open Jaw Québec : En parlant de vaccination, comment ça se déroule, à bord des navires, compte tenu que 100 % des personnes sont vaccinées?

Source: NCL.com

Sabrina Greca : C’est toute l’expérience qui est rehaussée. En ayant une bulle avec des employés 100 % vaccinés, et en ayant une bulle avec des passagers 100 % vaccinés, nous créons une méga bulle super sécuritaire où les risques sont diminués énormément.

L’expérience est rehaussée parce que la normalité est augmentée. Comme tout le monde est vacciné et testé, il y a moins de restrictions à bord. Et comme la capacité est réduite, la distance sociale se fait naturellement.

Donc, tout est ouvert. Tous les spectacles sont présentés. Danser dans une disco à bord? C’est possible!

OJQ : Norwegian Cruise Line a-t-elle déjà un calendrier établit pour l’augmentation de la capacité d’accueil des passagers?

SG : Oui et non. On se réfère toujours au CDC (NDLR : Centre pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis). Ce ne sont pas des décisions que nous prenons nous-mêmes. Nous suivons les recommandations du CDC. Et ce n’est pas le cas de toutes les compagnies de croisière en passant! Norwegian Cruise Line compte parmi les plus sévères, et on en est fiers.

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Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.