Cet été sera le test ultime de la rentabilité pour les transporteurs aériens

Manque de personnel navigant. Fréquence manquante. Retards cauchemardesques dans les aéroports. Hausse de la demande des voyageurs et hausse des coûts de carburant.

L’été qui se pointe sera un moment crucial pour les compagnies aériennes. À peine se relèvent-elles de la pandémie que, d’un côté, les voyageurs s’arrachent les billets disponibles, et de l’autre, l’industrie aérienne doit jongler avec un amalgame de défis encore jamais vu.

Cette inquiétude plane au-dessus du ciel canadien et encore davantage au-dessus du ciel de nos voisins du sud, alors que les États-Unis croulent en ce moment sous le poids des voyageurs aériens.

« Les signes ne sont pas bons »

Par exemple, Bloomberg News rapporte que « les transporteurs disent qu’ils ont pris des mesures qui les laissent bien préparés à faire face à tout contretemps, mais les premiers signes ne sont pas bons. Déjà cette année, le taux d’annulations de vols est six fois supérieur à l’objectif des compagnies aériennes.

« La demande de voyages a remonté plus rapidement aux États-Unis après l’effondrement de la pandémie que dans n’importe quel marché mondial, et le nombre de passagers voyageant au cours des trois prochains mois pourrait dépasser les niveaux d’avant Covid.

« Les avions seront bondés car la capacité de vol est bien inférieure aux niveaux de 2019, en partie à cause du manque d’équipage. Cette combinaison crée un équilibre précaire, et les perturbations causées par les tempêtes estivales, les problèmes informatiques ou d’autres sources pourraient bloquer les passagers avec peu d’espoir d’une solution rapide. »

Peu de marge de manœuvre

Le média rapporte les propos d’Henry Harteveldt, analyste du secteur et fondateur d’Atmosphere Research Group : « les compagnies aériennes font tout ce qu’elles peuvent pour vendre chaque siège sur chaque vol. Mais une grosse tempête quelque part peut faire dérailler une compagnie aérienne, et il reste très peu de marge de manœuvre au sein des compagnies aériennes et très peu de marge de manœuvre pour l’industrie aérienne dans son ensemble.

« Les compagnies aériennes disent qu’elles ont limité leurs vols au personnel qu’elles avaient à leur disposition.

« Bien qu’une mauvaise performance cet été n’étouffera probablement pas le désir des voyageurs de voyager, les transporteurs risquent une perte de clients et de revenus, ainsi qu’un risque de nuire à leur réputation. »

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Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.