Guerre & tourisme international : l’OMT cible 6 problématiques en vue

« Il est trop tôt pour évaluer l’impact de l’offensive militaire de la Russie en Ukraine, mais elle représente un risque majeur pour le tourisme international qui pourrait freiner la reprise déjà faible et inégale du secteur. »

L’Organisation Mondiale du Tourisme a un œil sur la guerre en Ukraine et les risques qu’elle incarne et pèse sur, non seulement le tourisme mondial, mais la reprise et tous les aspects que cela comporte.

L’OMT a ciblé 6 problématiques :

1-Risque supplémentaire pour la reprise lente et inégale du tourisme dans le monde.

2-Interruption des voyages depuis la Russie et l’Ukraine.

L’OMT estime que ces deux marchés représentent 3 % des dépenses du tourisme mondial, soit une perte potentielle de 13 milliards d’euros pour l’économie du tourisme en 2022 seulement.

L’OMT ajoute : « l’importance de ces deux marchés est significative pour les pays voisins, mais aussi pour les destinations européennes de mer et soleil. Pendant la crise, le marché russe avait pris du poids dans les destinations long-courrier telles que les Maldives, les Seychelles et le Sri Lanka ».

3-Baisse de la confiance du consommateur, en particulier dans les marchés et segments avec plus d’aversion au risque.

L’OMT parle ici de profil de voyageurs plus susceptible de réagir. Elle apporte cet autre aspect de la problématique : « l’offensive militaire risque d’entraver le retour de la confiance dans le secteur du tourisme international. Les marchés émetteurs des États-Unis et des pays asiatiques pourraient être touchés, en particulier lorsqu’il s’agit de voyager en Europe, car ces marchés sont traditionnellement plus averses au risque. »

4-Impact dans les destinations traditionnelles, mais aussi dans les émergentes, en particulier les îles et les destinations côtières (reliant ici le point 2).

5-Croissance économique plus faible et augmentation de l’inflation.

L’OMT dresse le tableau suivant : augmentation du prix du pétrole + inflation + taux d’intérêt = frein des voyages pour le consommateur et plus de pression pour les entreprises.

6-Menace pour l’emploi et les entreprises du tourisme, laquelle a un impact dans le moyen de subsistance de beaucoup de personnes.

Les belles dépenses des Russes en moins

Plusieurs destinations dans le monde se régalaient de la belle argent sonnante et trébuchante que les Russes avaient commencé à distribuer depuis plusieurs récentes années.

La France est du nombre de ces destinations et l’Agence France-Presse relatait cette situation récemment :

« En raison de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, la France a perdu certains touristes fidèles et dépensiers : les Russes manquent à l’appel sur la Côte d’Azur et celle-ci s’est mobilisée pour attirer d’autres vacanciers.

« En nombre, les Russes dans la région se classaient seulement au 8e rang en 2019 derrière les Français et les Européens notamment, mais leurs dépenses faisaient vivre tout un écosystème sur la côte.

« En volume ce n’est pas un énorme », explique Denis Zanon, directeur général de l’office du tourisme de la métropole niçoise. « Mais il y a une frange de ce marché qui a beaucoup d’argent, qui vit sur la côte et dont les invités louaient des villas aux alentours, faisant travailler les hôteliers de luxe, les sociétés de location de yachts, les traiteurs privés… ».

Les grandes destinations d’accueil des voyageurs dans le monde sont actuellement à revoir leur plan de match pour pallier à ces visiteurs manquants. Le début imminent des vacances estivales nous dira comment.

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