Cuba : visite du ministre du Tourisme à Mtl sur fond d’un méga plan d’action

Dossier. Rénovation des hôtels. Wi-Fi. Cartes de crédit au peuple. Check-in des voyageurs en ligne. Tourisme d’aventure et rural. Plongée sous-marine. Circuits. Engagement environnemental. Sur la route du patrimoine. Renforcer les opérations aériennes. Renouveler la flotte de voitures de location. Varadero Gourmet. Championnat mondial de cocktails.

Et UNICA. Le nouveau slogan, la nouvelle campagne, le push du pitch parfait.

Vous voulez du neuf? À Cuba, on l’a!

Le ministre du Tourisme de Cuba, Juan Carlos Garcia Granda, aux côtés de son interprète-traductrice

C’est un exposé riche et impressionnant de 48 minutes (une « blague cubaine » avait annoncé 2h30 – rires de l’assistance – mais 48 furent néanmoins au compteur!) que le ministre du Tourisme de Cuba, Juan Carlos Garcia Granda, a livré hier devant une cinquantaine d’invités de notre industrie qui avait répondu à l’invitation.

Cette rencontre s’est déroulée sur la Bateau-Mouche qui couche au Vieux-Port de Montréal, entre vagues du fleuve, pont Jacques-Cartier, saumon, asperges et sangria.

Tous les interstices du tourisme au peigne fin

Accompagné en tout temps par une interprète-traductrice à ses côtés (merci l’Office du tourisme!), monsieur le ministre a dressé la liste des secteurs qui composent l’offre touristique de Cuba et qui sont passés sous le bistouri du brainstorming et du reformulating.

En fait, vous lister les secteurs qui N’ONT PAS été étudiés, revus ou corrigés serait certainement l’exercice le plus rapide…

Car tout y a passé. Ces derniers mois, Cuba n’a pas chômé. Selon l’exposé du ministre, Cuba voit à tout, pense à tout, et surtout, connait parfaitement bien quelles sont ses lacunes et ses forces et comment faire évoluer son offre touristique.

« L’industrie touristique cubaine est toujours en croissance. Malgré la pandémie, il y a eu une croissance de 4,5 % des activités dans le domaine de la construction, a amorcé le ministre Juan Carlos Garcia Granda. Et nous avons de grands espoirs du retour des voyageurs, cette année en 2022. »

Nombre de chambres selon les régions de Cuba. « À cela, il faut ajouter 5 000 chambres chez l’habitant » a souligné le ministre.

Message touchant

À la 12ème minute de son exposé, le ministre a touché les sensibilités et fait une grande demande : « svp, nous avons besoin de vous. Nous avons besoin d’accroître le nombre de visiteurs. Du Canada, nous accueillons seulement 57 vols par semaine. Ce n’est pas suffisant pour atteindre nos objectifs, pour l’année 2022, d’accueillir 2,5 millions de visiteurs. »

« En 2021, le Canada a perdu sa première place. C’est de la Russie que les voyageurs ont été en plus grand nombre. Ce n’était pas une année normale. Mais depuis, il n’y a plus de vols de la Russie à cause du conflit et le Canada a retrouvé sa première place grâce à l’ouverture des frontières. Et cela doit continuer. »

Une autre grande demande s’est pointée à la 16ème minute de son exposé : « nous voudrions que vous observiez notre destination d’une autre façon. Notre destin va bien au-delà de nos 600 plages » a demandé monsieur le ministre, en ajoutant un décompte des richesses à prendre en compte: 9 sites de l’UNESCO, 4 patrimoines culturels immatériels, 6 réserves de la biosphère, 14 parcs nationaux, 277 monuments nationaux, etc.

« Dorénavant, dans les hôtels 4 et 5 étoiles qui offrent le Wi-Fi, le voyageur peut se connecter lorsqu’il se trouve aussi bien à la piscine qu’à la plage. Dans les aéroports, le voyageur peut avoir accès gratuitement à Internet pendant 30 minutes. Pourquoi 30 minutes? Parce que nous avons définis que la durée pour l’attente ou le passage des voyageurs dans nos aéroports s’étalait entre 15 et 35 minutes » a précisé le ministre Juan Carlos Garcia Granda.

« Nous souhaitons développer davantage le tourisme rural. Nous sommes convaincus que notre pays peut aider l’OMT à tirer des bénéfices, chez nous, de ce secteur.

« L’observation des oiseaux, la plongée, le tourisme des musées sont aussi des produits pour lesquels nous avons bon espoir. Et le tourisme patrimonial plus que tout. Notre pays est l’un des rares sur le continent qui conserve aussi bien ses lieux patrimoniaux. »

Changements côté touriste et côté cubain

À la 22ème minute de son exposé, le ministre a commencé à détailler les grands changements qui s’opèrent. « En raison des résultats des effets extraterritoriaux du blocus et des mesures supplémentaires prises par les États-Unis, le dollar américain ne peut pas être utilisé comme monnaie d’échange à Cuba. »

Les organisateurs: Lessner Gómez, et Nieves Ricardo de l’Office du tourisme cubain à Toronto

« Nous sommes en train de préparer notre peuple cubain à l’utilisation des cartes de crédit. Nous avons également introduit une carte prépayée dans les bureaux de change. De cette manière, le Cubain n’est plus obligé d’avoir de l’argent en espèces sur lui. »

Le volet navette a ensuite été abordé (augmentation en cours de ce service entre les aéroports et les hôtels) et le volet approvisionnement de nourriture a été effleuré : « c’est par les entreprises publiques et privées dans notre pays que nous envisageons améliorer les approvisionnements vers les hôtels. Nous savons l’insatisfaction de certains Canadiens à l’égard de la nourriture chez nous. Mais sachez que nous travaillons très fort pour améliorer les conditions. »

Les hôtes: Lessner Gómez, directeur de l’Office du tourisme cubain à Toronto, Susana Malmierca, Consule générale de Cuba à Montréal, Juan Carlos Garcia Granda, ministre du Tourisme de Cuba

Parmi les autres nouveautés soulignées, il y a la plateforme Viajeros, qui a vu le jour durant la pandémie, et sur laquelle les autorités comptent pour continuer d’offrir des services technologiques afin d’améliorer les passages obligés des voyageurs, à commencer par l’enregistrement de ceux-ci pour entrer à Cuba.

« Il n’est plus nécessaire, pour les voyageurs, de remplir une fiche à bord de l’avion. Le voyageur pourra s’enregistrer en ligne et obtenir un code QR pour accélérer son arrivée et son passage à l’aéroport. Et cela allègera le travail du personnel de l’aviation » a-t-il expliqué.

La 34ème minute fut quant à elle dédiée à la culture, la 36ème au grand Ballet national de Cuba, les 38 et 39èmes au théâtre et à la Route du cigare.

« Nous n’avons pas su, jusqu’à maintenant, bien positionner cet atout majeur à Cuba : la création et l’élaboration des cocktails. Car il faut parfois des jours pour créer un nouveau cocktail merveilleux. Nous devons exploiter davantage ce produit. »

Les composantes qui définissent, selon les autorités, l’étiquette « UNICA » de Cuba, ont été ensuite énumérées entre les 42ème et 47ème minutes : diversité, gentillesse du peuple, climat, saveurs et arômes, les meilleurs cigares au monde, joie et fierté des Cubains…

Pour conclure…

L’événement fut enrichissant et succulent. Et reconnaissant : monsieur le ministre a consacré un moment de son exposé pour remercier les médecins et scientifiques de son pays qui ont géré la pandémie et créé non pas 1, ni 3, mais bien 5 vaccins contre la Covid-19. « C’est un miracle pour Cuba, quand vous n’écartez pas l’idée que notre pays n’est pas en mesure d’acheter des produits comme le vaccin de Pfizer. Et aujourd’hui, 99 % de la population cubaine est déjà immunisée » a souligné Juan Carlos Garcia Granda.

Ne manquait qu’une personne à ce rendez-vous : Michel Bernal, le nouveau directeur de l’Office du tourisme de Cuba au Québec, qui sera basé à Montréal. Un visa qui n’a pas trouvé son tampon d’approbation nous a empêchés de l’accueillir – enfin ! – chaleureusement et comme il se doit.

Parmi les invités, l’équipe Sunwing: Gustavo Moor (dév. des affaires), Lyne Chayer (dg), Marie-Josée Carrière (communications), Ana Maria Lopez (produits)
Parmi les invités, Caribe Sol: Danièle Frappier, dir ventes & mrk

Le célèbre Bateau-Mouche du Vieux-Port de Montréal: un lieu toujours stimulant pour les événements

Photos: Isabelle Chagnon

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Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.