Les voix s’élèvent pour demander à Ottawa d’enlever l’exigence pour les voyageurs de remplir l’application ArriveCAN avant leur entrée au pays.
Au plus tard 72 heures avant leur entrée, tous les voyageurs qui arrivent au Canada, peu importe leur nationalité ou leur statut vaccinal, doivent fournir leurs informations via l’application ArriveCAN. La politique est en place depuis avril 2020.
Au moment où Ottawa commence à assouplir les restrictions de voyage, plusieurs croient qu’il serait temps d’abolir la politique, qui fait diminuer le nombre de touristes visitant le Canada.
Des leaders politiques et touristiques se sont prononcés au Canada anglais pour demander à Ottawa d’enlever cette exigence. Le député conservateur de Kenora, Eric Melillo, a déclaré le 20 juin à la chaîne de radio anglophone CKDR :
«Je pense qu’il est temps de se débarrasser de tous les mandats imposés par le gouvernement fédéral qui sont en place en ce moment. Le Canada est vraiment une exception parmi le G7, parmi nos alliés, et même en regardant les provinces et ce qui relève de leurs compétences, les mandats sont largement supprimés à travers tout le pays.»
Il ajoute qu’avec toutes les restrictions encore en place, «cela sera difficile pour notre précieuse industrie touristique de connaître une année forte et positive».
Le groupe de marketing touristique Destination Northern Ontario estime également que l’utilisation continue d’ArriveCAN est un élément dissuasif pour de nombreux visiteurs américains qui souhaitent se rendre dans le nord de l’Ontario.
Le directeur exécutif du groupe, David MacLachlan, a déclaré : «Il y a eu un temps et un lieu [pour cela], mais nous devons simplement examiner ce que nous pouvons faire pour supprimer les restrictions et faire bouger les gens à nouveau.»
MacLachlan affirme que les voyagistes de la région ont signalé une perte de revenus de 100 millions de dollars en mai, en raison des annulations américaines découlant des restrictions imposées à la frontière.
«Le tourisme dans notre région ne rebondira pas tant que les Américains n’auront pas un accès plus facile à la frontière», dit-il, ajoutant que les passages frontaliers cette année demeurent 50 % inférieurs à ce qu’ils étaient en 2019.
«Importants retards dans le processus d’entrée»
Entre-temps, le syndicat représentant les agents des douanes du Canada affirme que l’application ArriveCAN contribue à créer de longs temps d’attente aux frontières terrestres. Le Parti conservateur du Canada abonde dans le même sens. Un témoignage d’expert confirme cette hypothèse.
«Cet été, l’industrie touristique espère enfin voir une reprise, mais le gouvernement fédéral lui met des bâtons dans les roues, ont déclaré la ministre du Cabinet fantôme conservateur responsable du tourisme, Michelle Ferreri, et le ministre du Cabinet fantôme conservateur responsable de la Fabrication et de la Promotion des exportations, Tony Baldinelli, après que des experts ont témoigné sur une étude portant sur les «impacts potentiels de l’application ArriveCAN sur certains secteurs canadiens».
«En redoublant d’efforts pour rendre obligatoire l’utilisation de l’application ArriveCAN, le gouvernement libéral décourage activement les voyages au Canada, ont affirmé les ministres.
«Hier, lors d’un témoignage devant le Comité du commerce international, nous avons appris que les visites des Américains ne devraient pas retrouver complètement leur niveau d’avant la pandémie avant 2026. C’est extrêmement décourageant, car les visites américaines dans la région de Niagara représentent 50 % des revenus générés par le tourisme local. En matière d’emploi, 40 000 personnes dans la région de Niagara travaillent dans le secteur du tourisme et la dernière chose dont elles ont besoin, c’est que le gouvernement fédéral les empêche d’atteindre la reprise économique et financière.
«L’Association de l’industrie touristique du Canada, la Chambre de commerce du Canada et le Syndicat des douanes et de l’immigration ont tous confirmé au comité que l’application ArriveCAN entraîne des retards importants aux points d’entrée internationaux et freine la reprise économique après la pandémie de la COVID-19. Son utilisation obligatoire continue a un impact démesuré sur les voyages et le tourisme au Canada.
«Cette importante réunion du comité a fourni de nombreuses preuves qu’ArriveCAN, tel qu’elle fonctionne actuellement, entrave les voyages, le tourisme et notre reprise économique globale.
«Le temps presse pour que les libéraux règlent le problème qu’ils ont créé, afin de sauver la saison touristique estivale 2022 au Canada.»