Mise sur pied pendant la pandémie, l’application ArriveCAN du gouvernement fédéral pourrait devenir une «caractéristique permanente d’une frontière modernisée», selon Ottawa.
Une déclaration qui risque d’en décevoir plusieurs, qui auraient aimé appuyer sur «supprimer» afin de faire disparaitre l’application ArriveCAN de leur téléphone ou tablette : le ministre de la Sécurité publique du Canada, Marco Mendocino, a révélé mardi que l’application de contrôle des arrivées frontalières ArriveCAN devrait survivre à la pandémie.
Selon ses aveux, l’application pourrait devenir une «caractéristique permanente d’une frontière modernisée», a-t-il dit devant des journalistes qui le questionnaient sur le sujet en marge d’une conférence de presse en Ontario.
Lors d’une visite d’un point de contrôle douanier à Windsor, le 28 juin, le ministre Mendocino a donné la première indication du gouvernement fédéral selon laquelle l’application ArriveCAN, que beaucoup aiment détester, deviendra un élément permanent du processus frontalier du Canada.
«ArriveCan a été créée à l’origine pour répondre aux besoins de la COVID-19, mais elle a une capacité technologique au-delà de cela pour vraiment réduire le temps nécessaire lorsque vous êtes contrôlé à la frontière», a-t-il déclaré aux journalistes sur place.
L’application a été introduite en avril 2020 pendant la pandémie, en tant que réponse du Canada à la demande d’un «passeport numérique pour les vaccins».
L’utilisation d’ArriveCAN demeure donc en place en dépit des critiques à son égard. Tel que l’a rapporté Open Jaw le lundi 27 juin, en réponse aux critiques, le gouvernement fédéral a indiqué avoir apporté des améliorations à l’application, ce qui devrait permettre d’accélérer le processus d’arrivée des voyageurs selon lui.
En outre, une nouvelle fonctionnalité «voyageur enregistré» a été ajoutée. Elle permet aux voyageurs fréquents de gagner du temps en sauvegardant leurs données de sorte qu’ils n’ont pas à les remplir à chaque arrivée.
«L’application fait partie des efforts continus du gouvernement pour moderniser notre frontière», a déclaré le ministre.
Selon le site Web du gouvernement du Canada, ArriveCAN «n’assure pas seulement la sécurité des voyageurs, mais fait partie de nos efforts continus pour moderniser notre frontière».
Le ministre de la Sécurité publique a reconnu l’impopularité de l’application dans certains milieux, en particulier dans les villes frontalières du Canada, qui affirment qu’ArriveCAN est un obstacle aux voyages et au commerce transfrontaliers.
Mendocino a réitéré le même message lancé par d’autres ministres fédéraux à l’effet que le gouvernement travaille actuellement à l’amélioration de l’application. Il a ajouté qu’il était «réceptif» aux critiques des maires des villes limitrophes et des autres intervenants concernés.
La Table ronde canadienne du voyage et du tourisme a publié pour sa part, le 29 juin, une déclaration demandant à Ottawa de supprimer toutes les restrictions de voyage restantes découlant de la pandémie. Toutefois, elle n’a pas demandé à ce que l’application soit supprimée.
À la place, elle dit qu’elle veut que l’application soit «simplifiée» et utilisée «uniquement comme système de déclaration préalable à l’entrée pour numériser le traitement à la frontière».