Tant pis pour James Bond : Open Jaw Québec monte à bord du Champlain de Ponant en Méditerranée

Dossier. Des bateaux sur l’eau, il y en a des tonnes aujourd’hui. Vrai. Mais faux aussi. Un amateur de croisière qui veut ressentir le vrai feeling « bateau sur l’eau » n’a pas tant de choix finalement. Et à notre avis, c’est dans ce registre que Ponant a la meilleure carte atout.

Tout le monde a googlé « yachts de riches » un dimanche matin café-pantoufles, salivé avec mention « Oh My God » quand James Bond sort de nulle part aux commandes d’un yacht… à la James Bond, ou sinon zyeuté une marina dans la ville d’à côté en repérant systématiquement LE modèle si-je-gagne-à-la-loterie qui nous fait toujours dire qu’il mouille là tranquille juste pour nous narguer.

Bien ces modèles-là, Ponant en a. James Bond n’y est peut-être pas, mais c’est tant pis pour lui. Car c’est le même set up, et vous, nous, elles et eux sont les bienvenus. Le « tel que vu au cinéma » s’appelle Ponant et oui, il faut certes sortir quelques dollars de plus que pour les autres, mais l’aventure « chérie je t’emmène en vrai bateau » est possible.

Un savoir-aménager

Open Jaw Québec a été invité à monter à bord du Champlain, et découvert qu’il s’agit d’un navire qui se prend pour un… navire. Le raisonnement peut paraître simpliste. Mais nous insistons : Ponant détonne des navires de cette industrie dont l’objectif avoué est de rassurer les vacanciers qu’ils trouveront exactement les mêmes olé-olé qu’ils peuvent trouver dans les tout-inclus bien terrestres.

Membre de la série Ponant Explorers, Le Champlain est dépourvu de mur d’escalade, de voiture de course et de vélo suspendu dans les airs. Les passagers sont invités à se la jouer mer-en-vue et non gadgets-en-sus. Ici, on est dans le domaine de la contemplation du large et des rivages. Le fun est gustatif, et non adrénalino-explosif.

Le Champlain est cousu de cuir et de bois, tel tout bon yacht. Il propose des banquettes sous le soleil, des plateformes en teck et des cabines avec balcon aussi rafraîchissantes qu’enveloppantes  – et qui donnent envie de fermer à quadruple tour pour s’y recroqueviller.

Dans les espaces privés comme dans les espaces publics, la déco ne fait pas dans le bling-bling marbro-néon-criant. Les éclairages sont cocooning et les couleurs à trois tons (blanc, bleu/turquoise et bois naturel).

L’espace accueil à bord du Champlain

Quand l’apéro appelle, les bières allemandes de microbrasserie dansent sur le bar et les Veuves Clicquot se déshabillent pour applaudir la présence du commandant parmi les passagers. Et quand l’heure sonne de se mettre à table, Le Champlain est galant : il évite de nous enfermer complètement même si notre choix se porte à l’intérieur, et il offre la moitié de ses places assises à l’extérieur. « Vous êtes sur un yacht » nous rappelle-t-il.

Un savoir-naviguer

Nous n’avions jamais pensé aborder ce sujet, mais notre expérience à bord nous a révélés que le savoir-naviguer façon Ponant n’est pas qu’un exercice de transport.

Rien que pour vos yeux….

C’est aussi un scénario de type « Rien que pour vos yeux ». James Bond n’est jamais bien loin on dirait…

007 n’est pas le seul à être dirigé par un capitaine qui sait exactement quel tournant de volant donné et à quel moment. Au fil de notre itinéraire intitulé Joyaux de la Méditerranée, le commandant du Champlain, Yannick Simon, nous a démontrés que la navigation, c’est aussi une affaire d’orchestration.

La Passerelle nous a parfois « mis au neutre nocturne temporaire » et sorti sa calculette : 2 nœuds multiplié par un vent-sud est égal à 3 heures de trajet. Les équations ont été calculées pour orchestrer le synopsis parfait : faire entrer doucement Le Champlain dans un port, pile à l’heure où les passagers tirent leurs rideaux au réveil…

C’était comme ne jamais rater le début d’un bon film, façon « Casino Royale »…

Petit tonnage raconte-nous tes avantages

Si, au cours de cet itinéraire Barcelone-Valence-Palma de Majorque-Mahon-Palerme-Trapani-La Valette, les escales choisies n’ont pas permis de mesurer les privilèges d’un fait défendu – celui où un navire à petit tonnage peut faire escale là où les gros ne peuvent pas – notre aventure nous a néanmoins permis d’être déposés au pied des villes hôtes, d’être confrontés à la fluidité appréciable au moment des débarquements aux escales et à une logistique allégée entourant les passagers, au quotidien.

Cela dit, attention : dans la séquence avantage d’un petit tonnage, une baignade surprise organisée au milieu de la mer Méditerranée, à plus de 100 miles des côtes de la Sardaigne, l’a confirmé : la chose n’aurait jamais été possible sur un gros paquebot de 4 000 passagers. Ce fut rien de moins que succulent. Bravo et merci au commandant!

Autre avantage dans le domaine de l’agréable, la taille modeste du Champlain permet plus facilement de contempler les procédures d’amarrage et d’accostage du navire.

Ce qui justifie le « prix Ponant » avec le Champlain, selon nos observations :

Une question de quantité :

-nombre limité de cabines et suites – 92 seulement (et donc nombre limité de passagers)

Une question de service :

-service en cabine 24 h/24 (repas, urgence crème glacée…)

-très bon accès illimité au Wifi (même en mer)

-menu à la carte disponible à chaque repas + petit buffet par ici + borne wok par là

-déplacement en autocar Mercedes durant les excursions terrestres

Les autocars Mercedes attendent les passagers au pied de la passerelle

Une question d’inclusion :

-tous les repas (et toutes les urgences crème glacée…)

-mini bar avec alcool en cabine (ravitaillé chaque jour)

-boissons et vin inclus (au bar comme en salle à manger, en tout temps, à l’exception de certaines marques Premium et de vins à la carte)

Une question de disposition :

-sommelier/ère en service à bord (qui ne badine pas avec la température parfaite des vins, jusqu’à remettre votre vin au frais par temps chaud et garder un œil discret sur votre table pour assurer le service sans que le client le réclame)

-musique live parfaitement dosée selon l’heure de la prestation et l’emplacement de l’artiste

-un commandant nounou qui, lorsque possible, concocte avec son équipage des moments surprises pour les pax (durant notre croisière, ce fut une baignade pour tous au cœur de la Méditerranée)

Une question de volonté :

-les conférenciers invités comptent parmi de grosses pointures de la littérature, de la politique ou encore de l’art de vivre (lire notre article Conférenciers en croisière : Ponant offre des têtes d’affiche).

Le top 10 de cette croisière, selon Open Jaw Québec

Cefalù

-2 destinations coups de cœur : l’excursion à Cefalù (durant l’escale à Palerme, en Sicile) et l’escale finale de l’itinéraire : La Valette, sur l’île de Malte

-les rencontres fréquentes avec le personnel naviguant, incluant le commandant

-l’ambiance et le charme « yacht » partout à bord

-la taille modeste du navire (et le petit nombre de pax à bord)

-le bar Blue Eye qui est aménagé dans la coque du Champlain et qui présente une déco inspirée des attributs physiques de la baleine (deux yeux font les fenêtres donnant sous l’eau, les murs et plafond simulent les fanons de la gueule de la baleine)

-les « moments Ponant » : la volonté du commandant et son équipage d’organiser des moments surprises non prévus

-la cabine (aménagement et déco et balcon privé)

-les délicatesses à mettre en bouche (bières de microbrasserie, crabe sur glace, rv caviar & champagne, etc.)

-possibilité de prendre son petit déjeuner en cabine (sans frais, choix variés)

-le grand éventail de produits culinaires et mets, offert chaque jour et à chaque repas.

Bar Blue Eye, situé dans la coque du Champlain et inspiré des attributs des baleines…

Combien ça coûte?

-forfait Pass Premium (octroie la dégustation à volonté de cocktails et spiritueux Premium) : 20 euros/jour/pers

Rendez-vous au spa…

-massage détente 60 minutes : 115 euros

-shampoing + mise en pli : 40 euros (cheveux courts)

-Saint-Emilion Grand Cru Château de Pressac 2015 (à la carte) : 60 euros

-Mojito Royal (avec rhum cubain 7 ans d’âge) : 9 euros

-excursion organisée facultative : moyenne de 50 à 60 euros/personne

Qu’est-ce qu’on mange à bord?

Soupe italienne de choux et saucisse

Entrée de Courgette à la chermoula OU croquilles d’escargots bio de St-Mamet

Plat principal de Omble chevalier aux légumes de saison & huile de coriandre OU Carré d’agneau en croute d’herbes, carotte Ros’Anna & flan d’épinard OU Aubergine Parmigiana & compoté de tomate OU Tagliatelle aux fruits de mer

Sélection de fromages & condiments

Dessert de fruits rouges et gelée d’hibiscus OU Macaron au sésame et à la mûre OU Entremet chocolat & riz soufflé OU sélection de glaces et sorbets OU Assiette de fruits tranchés.

Pré & post croisière en Méditerranée : deux bonnes adresses hôtelières

Barcelone, en Espagne

Nom : Hôtel Almanac

Raison : chambres de gamme urbaine et au goût du jour. Emplacement appréciable à proximité des rues commerçantes et de restaurants avec terrasse. À ne pas manquer : la terrasse sur le toit.

La Valette, à Malte

Nom : Hôtel Cumberland

Raison : chambres rien d’extra, mais emplacement privilégié au cœur de l’action et l’ambiance du quartier historique.

Photos : Isabelle Chagnon

Notre journaliste était l’invitée de la compagnie Ponant.

Article précédentCroisières Ponant : pour qui, pour quoi, et surtout comment
Prochain articleLes marchés de Noël en Allemagne : pour un temps des fêtes magique
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.