Sur la route du Prosecco, ou pourquoi conseillers et voyagistes gagnent à la connaître

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Le directeur général du Consortium Prosecco DOC, Luca Giavi (Photo: Nathalie de Grandmont)

À quelques semaines des Fêtes (où l’on pourrait trinquer avec du Prosecco, pourquoi pas ?), le directeur général du Consortium Prosecco DOC, Luca Giavi, était de passage à Montréal pour renforcer les liens avec les importateurs canadiens et faire connaître davantage le vaste terroir du Prosecco, qui s’étend dans tout le nord-est de l’Italie.

Outre Venise, cette partie de l’Italie est encore peu connue sur le marché canadien. Mais, de toute évidence, il y a plusieurs petits bijoux insoupçonnés dans le sillage du Prosecco : du berceau du tiramisu (Trévise) jusqu’à la fameuse station de Cortina d’Ampezzo, qui accueillera les prochains Jeux olympiques d’hiver en 2026. En plus, on y propose de multiples possibilités de tourisme lent, culturel, sportif et gourmand, et ce, juste aux portes de Venise !

Vignoble dans la province de Belluno

Du tourisme lent et gourmand, entre mer et montagnes :

Tous ceux qui ont déjà visité Venise savent à quel point le fameux Spritz (à base de Prosecco et d’Aperol) fait partie du décor dans la Sérénissime… Or, c’est aussi le cas à Padoue, Trieste, Vicence et Trévise, où se trouve d’ailleurs le siège social du Consortium Prosecco DOC.

Comme l’expliquait son directeur, le terroir du Prosecco se trouve en Italie du Nord, entre les Dolomites et la mer Adriatique. Rejoignant les frontières avec la Slovénie, la Croatie et l’Autriche, il englobe deux régions – la Vénétie et la Frioul-Vénétie Julienne– et 9 provinces au total, qui comptent près de 12 000 entreprises vinicoles.

« De couleur jaune pâle ou rose pâle, effervescent ou pétillant, le Prosecco est passé d’une appellation AOC à celle d’AOC Garantie (AOCG) en 2009; ce qui représente une appellation supérieure et sujette à des règles encore plus strictes. »

Ces deux régions proposent de nombreux produits de qualité

Et comme le Canada fait partie des dix principaux importateurs, monsieur Giavi et son équipe sont convaincus que son terroir, lui aussi, a tout ce qu’il faut pour séduire les Canadiens : tant les voyageurs individuels que les voyagistes qui organisent des circuits thématiques, par exemple.

« Et, au besoin, le Consortium peut servir d’intermédiaire pour permettre aux professionnels du tourisme d’identifier des partenaires potentiels, par exemple. » « Par ailleurs, rappelle son équipe, les conseillers en voyage qui souhaiteraient en savoir plus peuvent aussi trouver de nombreux outils (dont des listes d’établissements) sur leur site internet. » (https://www.prosecco.wine)

Prato della Valle, à Padoue

Pour pousser les découvertes, au-delà de Venise :

Or, quels seraient les meilleurs arguments pour vendre cette destination ? À cette question, monsieur Giavi répond d’emblée : le tourisme lent et authentique ! « Tout le terroir du Prosecco fournit un excellent prétexte pour fuir le surtourisme de Venise. D’autant plus qu’ici, et c’est notre grande force, l’oenotourisme peut être combiné à une grande variété d’expériences. À moins d’une heure de Venise, on peut faire de la randonnée ou skier à Cortina d’Ampezzo; admirer les fresques de Padoue (du 14ème siècle) ou profiter des thermes d’Abano Terme. »

Il rappelle aussi que ce territoire ne compte pas moins d’une douzaine de sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, incluant des sites préhistoriques autour des Alpes, le massif des Dolomites, la zone archéologique et la Basilique d’Aquileia, sans oublier les collines entre Conegliano et Valdobbiadene, dont la forte inclinaison et la configuration particulière forcent les vignerons à travailler manuellement, la plupart du temps. Au chapitre des villes, la liste de l’UNESCO comprend Venise et sa lagune, bien sûr, mais également Padoue et Vicence, un véritable musée à ciel ouvert, où l’on admire les nombreux bâtiments et villas crées par l’architecte Palladio.

Venise

Pour trinquer, avec des bulles !

Lorsqu’on nous accueille avec des bulles, inutile de dire que l’œnotourisme y occupe beaucoup de place… Partout sur le territoire, plusieurs vignobles (voir plus bas) ouvrent leurs portes aux visiteurs, tandis que d’autres (dont la Villa Sandi, la Tenuta Santomè, Giusti Wines et Isola Augusta, entre autres) proposent également de l’hébergement.

(https://www.villasandi.it/it/, www.tenutasantome.com, www.giustiwine.com, www.isolaaugusta.com)

Bien sûr, Venise demeure la porte d’entrée par excellence et le lieu pour louer une voiture.

Ensuite, les conseillers en voyage peuvent proposer à leurs clients de rayonner autour de Vicence, Trévise, Trieste ou Cortina d’Ampezzo; en sachant que ce territoire compte également une trentaine de restaurants étoilés Michelin et une dizaine d’autres produits AOC, comme les fromages de montagne et le fameux tiramisu, qui a vu le jour à Trévise. « D’ailleurs, en plus d’avoir de nombreux bars et une véritable culture de l’apéro, Trévise est une ville très romantique, que plusieurs surnomment la Petite Venise »; précise monsieur Giavi.

Le Consortium du Prosecco DOC est engagé dans une démarche de tourisme durable et responsable

Chose certaine, le terroir du Prosecco semble à l’image du vin qu’il produit : frais, effervescent et rempli de promesses… Et, de toute évidence, c’est un voyage qui se prépare avec un petit verre… de bulles !

Quelques vignobles à visiter :

Pour préparer de bons cocktails, à base de Prosecco :

Quelques chiffres *

Approximativement 28 100 hectares de vignes, 12 312 entreprises vinicoles et 360 producteurs de mousseux.

En 2021 : 627 millions de bouteilles produites, dont 500 millions exportées; plus du quart en Amérique du Nord. (*recueillis par l’Observatoire économique du Prosecco, en 2021)