Exclusif : Open Jaw Québec teste le voyage en train en Allemagne

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Gare de Berlin

Dossier. « Impossible! » avons-nous dit. « Oui, c’est possible » nous a-t-on répondu. « 9 minutes seulement de transit, pour débarquer d’un train, trouver le quai du prochain, s’y rendre avec bagages et rembarquer, vous appelez ça possible? » « Oui, en Allemagne, c’est possible! »

Open Jaw Québec a été invité à tester le voyage en train en Allemagne cet automne. À la réception de l’itinéraire du voyage d’une semaine, où figuraient parfois des temps de transit à déclencher les sueurs, on a craint : « ça passe ou ça casse! »

Mais le projet était trop tentant : arrivée à Hanovre pour 2 dodos, puis train vers Berlin (2 dodos), ensuite train vers Nuremberg (1 dodo) puis train vers Saarbrücken et finalement Passau. Incluant toutes les correspondances que cela implique, pour bien tester le rodage, le confort et l’efficacité du réseau ferroviaire du pays.

Première étape : la terminologie

À notre arrivée par avion à Hanovre, sortir de l’aéroport et partir à la recherche du S5 et récupérer le Tix à la Fahrkarten… s’annonçait dans notre tête comme un parcours de combattant. Car c’est sans doute ici le plus grand défi du voyageur étranger qui voyage en train pour la première fois en Allemagne : se familiariser avec les noms, la terminologie, la langue et le jargon.

DB, Hbf, Abholung Bahn Tix, ICE, Fahrkarten, S5, Datum, Zeit, Platz…

Ouf.

À première vue, les plus simples sont « wagen » et « klasse ». Car on comprend par déduction qu’on parle de « wagon » et de « classe ».

Pour le reste, il faut apprendre par cœur leur signification. Et la moitié du temps, c’est une question de traduction.

Mais une fois qu’on maîtrise tous ces mots (voir l’encadré « Lexique »), on porte son attention sur les chiffres, et ça, tout le monde peut comprendre : 2 veut dire 2, 9 veut dire 9, etc.

Et une fois qu’on a appris tout ça, lire un billet de train n’est pas plus compliqué que lire un billet d’avion.

Deuxième étape : récupérer les billets

Après notre séjour de deux nuits à Hanovre à contempler l’Hôtel de Ville, les églises et les ruelles, et visiter le quartier dynamique effervescent de Linden, Open Jaw Québec a mis le cap sur la gare centrale pour récupérer les billets de train.

Au guichet des billets, à l’aide d’un code fourni par la centrale des réservations avant notre arrivée en sol allemand, nous avons pu faire imprimer tous nos billets de train pour tout notre voyage. Bien entendu, procéder ainsi implique de faire attention pour ne pas perdre nos billets (il n’est pas obligatoire d’imprimer tous les billets au même moment), mais il nous apparaissait intéressant de tout imprimer pour tout avoir sous les yeux durant notre voyage.

Troisième étape : les voyages en train

D’Hanovre, notre train est parti pile à l’heure et la balade s’est déroulée à bord de l’ICE (train à grande vitesse) en 1ère classe. Siège confort et doux éclairage directionnel étaient du voyage. Et les grandes fenêtres, le meilleur allié pour voir le paysage défiler.

Le train nous a déposés à Berlin 1h40 plus tard, pour nous y reprendre trois jours plus tard – et une tournée bière BRLO & spa Liquidrom plus tard aussi!

Billetterie

Le cap suivant s’appelait Nuremberg. Le voyage s’est également déroulé à bord de l’ICE et a duré près de 3 heures. Ce tronçon est marqué par les tunnels et l’apparition des montagnes et conifères dans le paysage.

Le trop court séjour à Nuremberg a confirmé ce que nous nous doutions : la ville est tout simplement remarquable aux plans architecture, terrasses, caves souterraines et bonnes tables.

Le trajet suivant – Nuremberg-Saarbrücken – comprenait un changement de train à mi-chemin, à Francfort. Temps de transit : 52 minutes, c’est-à-dire « une blague » à comparer du transit de 9 minutes qui nous attendait trois jours plus tard…

Un couloir dans une gare

Quatrième étape : le test du 9 minutes

Notre dernière journée de voyage en train prévoyait le test final de notre périple ferroviaire en Allemagne. Notre itinéraire : Mettlach-Saarbrücken-Mainz-Plattling-Passau (avec changement de train entre chacune de ces villes).

Incroyable contraste avec la gare de Berlin (cette dernière est un gigantesque centre commercial sur plusieurs niveaux et dont les étages inférieurs sont ceux des nombreux quais d’embarquement/débarquement et des voies), la gare de Mettlach dispose que de deux voies : une le long de laquelle le train va vers la gauche, une qui va vers la droite.

L’itinéraire du jour était composé d’une combinaison de trains de région et trains à grande vitesse. Les ambiances à bord se sont révélées différentes (les premiers présentent des voitures moins « cocooning » que les voitures des seconds) mais la rigueur était constante : les trains étaient à l’heure.

En ce dernier jour donc, nous avions à l’œil le fameux tronçon Mainz-Plattling suivi du Plattling-Passau. Car entre les deux, c’est là que le temps de correspondance affichait « 9 minutes ».

« Impossible! » avions-nous dit.

« Oui, c’est possible » nous avait-on répondu.

Comme le font les sportifs quand ils calculent des plans de match du tonnerre, nous avions consulté la préposée à bord qui était armée du poinçon des billets et surtout, surtout de son portable connecté aux horaires des contrôleurs en temps réel. Après avoir confirmé que tous les trains n’accusaient aucun retard, elle a informé vers quelle voie nous devions nous diriger, une fois à Plattling, et dans quelle direction. « Allez vers la droite, descendez les marches et remontez les prochaines à droite et c’est là! »

Plattling s’est pointée le bout du nez, les portes du train se sont ouvertes sur le quai et, sous le thumps up de la préposée, Open Jaw Québec s’était élancé hors du train… pour ralentir finalement la cadence, en riant, après avoir constaté qu’effectivement, le quai d’où allait partir notre train suivant se trouvait bel et bien qu’à quelques marches de là.

« Alors Isabelle? À l’issue de cette correspondance de 9 minutes, es-tu arrivée en retard? »

« Non. Pour tout dire, je suis même arrivée en avance… »

Photos : Isabelle Chagnon

Notre journaliste était l’invitée de l’Office National Allemand du Tourisme.