Voyager en Allemagne sans parler l’allemand : mission impossible?

Dossier. Dans un très grand nombre de reportages et sites de voyage, on indique « pas de problème! Les Allemands parlent l’allemand, mais partout on saura vous parler en anglais. » Mmmm. Pas toujours 100 % vrai. Mais rien n’est impossible.

Durant notre voyage en Allemagne, Open Jaw Québec a porté attention aux gens, ceux des hôtels et restos comme ceux de la rue et des trains, pour répondre à cette question : peut-on voyager en Allemagne sans parler l’allemand?

Nous arrivons à cette conclusion :

Rien n’est impossible à celui qui ira aisément vers les autres.

Rien n’est impossible à celui qui fera preuve de système D.

Rien n’est impossible à celui qui mettra à profit son sens pratique de la déduction et du gros bon sens.

Car voici.

Le francophone constatera que le français est, on s’en doutait, timidement entendu dans la population, et l’anglais, s’il est, comme partout, la langue des affaires chez les uns, est une langue de politesse chez les autres.

Par la suite, voici ce qui a retenu notre attention.

Nous avons remarqué deux types d’Allemands :

-ceux qui disent « I speak just a little bit » mais qui, surprise!, déroulent une conversation dans un anglais incroyablement audible et constructif

-ceux qui disent « I am sorry » mais qui font tout pour vous aider, jusqu’à chercher, à notre place, si quelqu’un parle l’anglais dans les parages!

L’affichage

Outre les échanges verbaux, dans les lieux publics, l’affichage d’information est souvent unilingue allemand, et cela peut donner du fil à retordre. Nous avons fait ce constat dans les magasins et les restaurants.

Mais il s’y trouve toujours quelqu’un pour nous aider.

C’est un constat similaire du côté des trains, quais et gares, qui nous poussent souvent à plonger notre nez dans notre traducteur de poche (le seul mot systématiquement affiché en deux, voire trois langues est « sortie »). Aussi, hors des grandes villes comme Berlin où l’anglais est répandu, l’affichage et les annonces audio des informations aux voyageurs sont livrés majoritairement en allemand, et sporadiquement en format bilingue allemand-anglais.

D’où l’importance de maîtriser dès le départ les lexiques de base (celui des trains pour ceux qui voyagent en train, etc.).

Savoir reconnaître quand la maîtrise de la langue fait défaut

À la gare centrale de Mettlach, où nous devions prendre un train vers Deggendorf, nous avons expliqué au préposé à l’accueil qu’il semblait nous manquer un document de voyage (par rapport aux documents dont nous disposions pour les autres trajets en train). Ce préposé a rapidement consulté nos documents et jugé qu’il nous manquait un billet. Il a indiqué qu’il était impossible de l’imprimer une deuxième fois (les billets s’impriment qu’une seule fois) et que nous devions finalement, malheureusement, en acheter un autre.

Nous avons suspecté que ce préposé à l’accueil – dont la maîtrise de l’anglais n’était pas parfaite – comprenait peut-être mal le sens de notre question (ou peut-être étaient-ce nos propres explications en anglais qui n’étaient pas claires), si bien que nous avons demandé de rencontrer quand même un préposé aux réservations (en prenant un numéro).

À ce second préposé, nous avons présenté nos documents. Une vérification rapide dans le système lui a permis de constater que le seul document qui nous manquait, c’était le billet qui indiquait la réservation de notre siège en 1ère classe (cette résa du siège n’est pas toujours obligatoire mais lorsqu’elle est faite, le voyageur obtient un billet distinct qui confirme ce siège précisément).

Photos : Isabelle Chagnon

Notre journaliste était l’invitée de l’Office National Allemand du Tourisme.

Article précédentAllemagne découverte : escale à Hanovre, Berlin et Nuremberg
Prochain articleExclusif : Open Jaw Québec teste le voyage en train en Allemagne
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.