Le syndicat Unifor s’oppose à la limitation du nombre de vols à Toronto Pearson

Des passagers qui attendent à l’aéroport

À l’approche de la semaine de relâche du mois de mars et de la saison estivale, la décision de l’Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (GTAA) de limiter le nombre de vols et de voyageuses et voyageurs ne répond pas aux attentes des passagères et passagers et des travailleuses et travailleurs de l’aéroport, estime le syndicat Unifor, qui représente quelque 12 900 travailleurs de l’industrie du transport aérien.

La GTAA a récemment déclaré qu’elle imposerait des limites strictes quant au nombre de vols autorisés à atterrir et décoller à et depuis Toronto Pearson en vue d’« établir un équilibre entre les demandes des compagnies aériennes et les capacités des entités dans l’ensemble de l’écosystème aéroportuaire ».

Elle limitera également le nombre de passagers autorisés à arriver de l’étranger ou partir aux États-Unis à chaque terminal à une heure donnée.

« La GTAA punit le public qui voyage en limitant les vols et les services, ce qui constitue une solution de fortune à la saturation des aéroports, au lieu de régler le problème en mettant en œuvre des solutions de bon sens afin d’améliorer la qualité des emplois et d’embaucher les travailleuses et travailleurs nécessaires », a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne.

« Nous devons mettre fin au chaos qui règne dans les aéroports, mais une limitation du nombre de vols ne fait que restreindre l’offre au lieu de répondre à la demande. Au fond, il s’agit d’une incapacité à maintenir l’attractivité du secteur de l’aviation pour les travailleuses et travailleurs. »

Unifor indique avoir appelé à maintes reprises le secteur de l’aviation à modifier ses stratégies de main-d’œuvre défaillantes en mettant un terme à la pratique du transfert de contrat et en versant un salaire décent aux travailleuses et travailleurs des aéroports.

La GTAA a annoncé les limites pour la première fois en août 2022, à titre de mesure provisoire visant à limiter les besoins en matière de manutention des bagages et de contrôle de sécurité aux heures de pointe.

« Le fait que le plan n’ait pas évolué depuis son annonce initiale l’été dernier montre le peu d’efforts déployés par le gouvernement et le secteur pour résoudre les problèmes sous-jacents, a poursuivi Mme Payne. Ces mesures ne font qu’attiser la colère et la frustration des voyageuses et voyageurs. Ce n’est pas en imposant une limite aujourd’hui que l’on soulagera la pression qui pèsera sur le transport aérien demain. »

Au fil des années, Unifor affirme avoir régulièrement formulé des recommandations à l’intention des compagnies aériennes, des aéroports et du gouvernement fédéral.

« Les problèmes auxquels le secteur est confronté ne sont pas nouveaux, mais ils ont été exacerbés par les décisions prises pendant la pandémie, consistant à traiter la main-d’œuvre comme un produit jetable au lieu de la respecter pour le travail qu’elle accomplit », indique le syndicat.

Unifor demande au gouvernement fédéral d’exiger un salaire minimum vital dans les aéroports du Canada, qui serait de 23,15 $ à Toronto Pearson, de mettre un terme aux « pires effets du transfert de contrat » en instaurant des droits du successeur complets, de limiter le nombre d’entreprises de manutention au sol pouvant exercer leurs activités à l’aéroport et de trouver une solution au problème croissant du harcèlement sur le lieu de travail.

Unifor affirme également que les employeurs, y compris dans le domaine du contrôle du trafic aérien, ont eu recours à un grand nombre d’heures supplémentaires non pourvues pour éviter d’embaucher, ce qui a eu pour effet d’alourdir la charge de travail des contrôleuses et contrôleurs restants.

« L’absence de résilience du système a entraîné le chaos et, aujourd’hui, une limitation de l’offre, a déclaré Mme Payne. L’industrie peut mieux faire, c’est sûr. »

Article précédentL’intelligence artificielle, concurrente ou complice des agences?
Prochain articleLe train entre Montréal et New York reprendra du service le 3 avril