Pénurie de main-d’œuvre : comment l’École de voyages Lanaudière peut vous aider

Dossier. Open Jaw Québec a pris le téléphone et contacté l’École de voyages Lanaudière, et sollicité une entrevue avec Christiane Vachon, la directrice, également pour parler de pénurie de main-d’œuvre. Résumé.

Question : Les agences peuvent-elles et ont-elles recours à vos services, d’une quelconque manière, pour trouver des employés potentiels?

Notre école est ici définitivement une ressource pour l’industrie.

Nous avons beaucoup de demandes des agences qui recherchent du personnel. Elles connaissaient notre école entre autres parce qu’elles ont, dans le passé, accueilli nos étudiants pour un stage. Car nos étudiants doivent faire un stage à la fin de leur formation.

Comment procédez-vous dans ce lien entre étudiants et agences?

Des agences nous contactent et nous font savoir qu’elles sont prêtes à prendre des stagiaires. C’est ainsi qu’on construit une banque d’agences avec lesquelles on communique quand nous avons des étudiants dans leur région qui doivent faire un stage.

Nos étudiants proviennent de partout au Québec, même du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario, parce que nos cours sont à distance.

Nos étudiants sont placés en agence au fur et à mesure qu’ils sont prêts à faire leur stage. Nos étudiants s’inscrivent en tout temps durant l’année. Il n’y a pas de cohorte. Pas de classes de telle date à telle date. C’est en continu.

Aucun étudiant n’est en attente de trouver un job actuellement. En fait, nous n’avons pas d’étudiants en nombre suffisant pour combler toute la pénurie de la relève. On aimerait bien.

Avez-vous plus de demandes de stagiaires/employés aujourd’hui?

Oui, définitivement. Aujourd’hui la demande est criante. Les agences nous appellent. Elles nous disent « on a 2, 3 agences, on manque de personnel dans toutes nos agences! »

La situation actuelle fait en sorte que nous offrons un plus grand éventail d’agences pour placer nos étudiants.

Au terme de leur stage, vos étudiants entreprennent quel type de démarche pour trouver un emploi?

En fait, très souvent, le stagiaire commence à travailler dans l’agence où il a fait son stage. C’est d’ailleurs ici super important pour les agences : elles acceptent d’investir dans un stagiaire, mais elles veulent aussi que le stagiaire reste à l’agence une fois son stage terminé, par la suite. Car c’est aussi un investissement de temps et d’énergie que d’accueillir un stagiaire en agence.

C’est pour cette raison aussi que c’est très important, quand on place nos étudiants pour un stage, que ça clique entre l’étudiant et l’agence. On porte attention à ce que le match soit bon. Parce qu’on sait que c’est du long terme.

Comment vous faites pour déterminer si le match est bon?

D’abord par nos observations. Nos étudiants sont suivis par nos formateurs, au quotidien, tout au long de leur formation. Ces formateurs leur envoient des travaux pratiques, mises en situation et tests de connaissance.

Christiane Vachon, directrice de l’École de Voyages Lanaudière

Comme nos étudiants sont constamment en contact avec nos formateurs, ceux-ci les connaissent très bien. Ils connaissent leurs forces ou encore ce que l’étudiant veut faire de son travail une fois sa formation terminée.

Les formateurs assistent aussi à l’évolution de l’étudiant dans tous les champs d’étude de la formation : croisières, vente des produits à la carte, circuits, les systèmes informatisés, la réglementation, etc.

Nos formateurs connaissent donc très bien nos étudiants. Et ce sont eux qui placent l’étudiant dans une agence pour le stage, ils peuvent donc cibler la bonne agence. Ils peuvent aussi expliquer à une agence quelle est la force de l’étudiant qu’elle s’apprête à accueillir, pour quel type de spécialité ou créneau l’étudiant a vraiment des affinités.

Cela nous permet d’évaluer si un match étudiant & agence peut avoir du succès. Ensuite, on organise une rencontre et on évalue si ça peut fonctionner. Ça fonctionne à 98 % du temps.

Si ça ne clique pas, entre l’étudiant et l’agence, on continue les démarches pour trouver une autre agence.

L’agence qui vous signale qu’elle souhaite prendre des stagiaires, vous donne-t-elle un profil de l’étudiant recherché?

Oui, tout à fait. Certaines agences ont des spécialisations et elles cherchent des gens qui ont de l’intérêt pour ces spécialisations. Et nous, ça nous permet aussi de repérer qui sont les étudiants qui peuvent correspondre aux besoins.

Nous prenons également en compte ce que nous disent nos étudiants. Ils nous disent parfois qu’ils veulent travailler dans tel créneau ou faire telle chose.

L’agence qui vous contacte a donc vraiment intérêt à prendre le temps de déterminer exactement quel profil de futur agent elle cherche pour être certaine de ne pas manquer son coup?

Tout à fait. Et cela nous facilite également la tâche dans nos recherches d’étudiants ayant le bon profil pour une agence. Cela nous aide à bien orienter la bonne personne vers la bonne agence.

La demande accrue en ce moment crée-t-elle une pression chez vous? Est-ce qu’on s’arrache vos finissants parce qu’il y a un besoin criant de main-d’œuvre ?

Non je dirais. On fait attention. Parce qu’on respecte l’étudiant. On ne le pousse pas, par exemple, pour qu’il finisse ses études plus rapidement. Nous ne faisons aucune pression sur l’étudiant.

Lorsqu’il est prêt, on fait nos démarches auprès des agences. Notre formation est très demandante, alors ça prend le temps que ça prend.

Votre école enregistre-t-elle une augmentation d’étudiants? Par rapport à avant la pandémie?

En 2019, c’était une très bonne année. Nous avons eu beaucoup d’inscriptions. La cadence a ralenti en 2020 et les choses ont stagné en 2021. Et là les inscriptions sont en hausse.

Avez-vous un conseil à donner aux agences qui cherchent des employés?

Plusieurs agences ont un bassin d’agents externes. Et plusieurs de ces agents externes démontrent un gros potentiel, mais parfois, ce potentiel n’est pas exploité. Pourquoi? 1- parce que ces agents ne savent pas qu’ils ont ce gros potentiel d’aller plus loin, et 2- parce que l’agence ne fait rien.

L’agence qui voit un gros potentiel chez l’un de ses agents externes devrait inviter cet agent externe à aller se former davantage pour exploiter son potentiel.

Aussi, de nombreux d’agents externes se limitent à la vente des forfaits Sud ou des croisières. L’agence aurait intérêt à les sensibiliser que le voyage, c’est plus que ça.

En terminant, est-ce seulement les agences qui vous contactent pour trouver de nouveaux employés?

Les voyagistes commencent à nous contacter. Nous avons d’ailleurs commencé à travailler avec Sunwing pour mettre en place une collaboration.

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Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.