Au tour de Barcelone de miser sur la décroissance touristique

Après la décroissance des voyageurs en milieu aéroportuaire pour un avenir durable, dont nous abordions le sujet ici hier, voilà que la ville de Barcelone croit elle aussi à la décroissance du tourisme, pour sauver sa population et son avenir de l’agonie.

Barcelone

C’est même un enjeu électoral. Ou plutôt une promesse : le quotidien espagnol El Pais rapportait hier les intentions d’Ada Colau, mairesse et candidate aux élections municipales en cours à Barcelone, à l’égard du tourisme dans la ville : « nous devons fixer des limites, les touristes ne veulent pas d’une ville factice ».

En d’autres mots, trop de touristes, c’est se diriger vers les imitations et l’artificiel.

Madame Colau s’exprime cette semaine sur le sujet car la longue fin de semaine de Pâques qui vient de s’écouler, et qui a apporté son lot de visiteurs dans la ville espagnole, ramène dans les discussions « un malaise » qui est croissant à Barcelone.

Le malaise dont il est question vient du nombre toujours grandissant de touristes dans certains quartiers de la ville et des inconvénients qui s’y rattachent aux dires de la population.

En conférence de presse, à la question pour savoir si elle est favorable à une diminution du tourisme, Madame Colau a répondu que « il faut fixer des limites pour que le tourisme soit une activité durable et ordonnée ».

Le média rapporte que la mairesse soutient également clairement le déclin des bateaux de croisière et qu’elle rejette aussi l’expansion de l’aéroport de la ville.

« Le chaos s’ensuivra »

La candidate a rappelé que Barcelone est coincée entre deux fleuves et la mer et elle prévient que « si les limites physiques ne sont pas respectées, le chaos s’ensuivra ».

Ada Colau défend également une politique entreprise lorsqu’elle est devenue mairesse, il y a huit ans, celle qui vise à réglementer et mettre de l’ordre dans des questions comme celle-ci : la fermeture de milliers d’appartements touristiques illégaux et les amendes infligées à Airbnb. « Le temps nous a donné raison. Comment serait la ville aujourd’hui ? » a-t-elle questionné.

Elle a ajouté que « son gouvernement était un pionnier et courageux dans la limitation de la croissance des hôtels, tant pour le modèle touristique que pour les résidents, car l’activité doit être limitée et durable ».

L’île de Majorque aussi, veut décroître l’afflux de touristes

Décroître l’afflux de touristes est un sujet qui rassemble de plus en plus de gens depuis un bon moment dans le sud de l’Europe. Souvenons-nous Venise, qui a décidé de bannir, en août 2021, les paquebots de croisière dans sa lagune et son centre historique. Nous vous invitons à visionner la vidéo diffusée par GEO qui fait état des objections d’une population décidée à protéger leur lieu de vie.

Retournons en Espagne, et dirigeons-nous vers l’Île de Majorque, qui annonçait récemment avoir pris la décision, elle aussi, de limiter le nombre de bateaux de croisière dans son port.

« Débordée par l’afflux de touristes débarquant des bateaux de croisière, l’île de Majorque, dans l’archipel espagnol des Baléares, va limiter le nombre de navires de ce type autorisés à y jeter l’ancre à partir de 2022 » titrait le magazine GEO.

« Trois bateaux de croisière maximum seront désormais autorisés à arriver le même jour, et il ne pourra y avoir parmi eux qu’un seul « méga-paquebot », c’est-à-dire les bateaux accueillant plus de 5.000 passagers, précisent les autorités.

« La mesure, mise en place pour cinq ans, a requis plus de deux ans de discussions avec l’Association des lignes de croisière internationales (CLIA), entité représentant les grandes compagnies de croisière. »

Article précédentAir Transat annualise ses vols vers Marseille et prolonge ceux vers Nantes
Prochain articleUn nouveau sondage de Sunwing montre que les plus beaux souvenirs de voyage proviennent de l’âge adulte
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.