Le World Travel & Tourism Council, soutenu par son partenaire Microsoft, a choisi son camp. Il opte pour la voie et la voix favorables à l’égard de l’Intelligence Artificielle.
Plus encore, ce forum invite tous les acteurs de notre industrie à plonger tête première dans cette technologie.
Dans un communiqué de presse mis en circulation hier, le WTTC…
-appelle le secteur à une plus grande intégration de cette technologie
-soutient reconnaitre « l’importance cruciale de l’IA pour révolutionner le secteur »
-estime que l’IA peut « jouer un rôle central en offrant une expérience sur mesure et améliorée aujourd’hui et à l’avenir »
-etc.
Plus insistant encore, le WTTC met la pédale au fond :
« Les entreprises du secteur du voyage et du tourisme sont invitées à faire de l’IA une priorité stratégique et à investir massivement dans les talents afin de favoriser la collaboration entre l’homme et l’IA. »
Le WTTC appuie ses préjugés favorables à l’égard de l’IA par les préjugés tout aussi favorables de son grand partenaire : Microsoft.
Et Microsoft est dithyrambique à l’égard de… Microsoft : « L’utilisation de l’Azure OpenAI et du GenAI de Microsoft, dans le secteur du voyage, permet d’accroître la productivité des entreprises et d’offrir aux consommateurs une expérience plus personnalisée« , soutient Julie Shainock, directrice de gestion de Microsoft, secteurs Voyage, Transport et Logistique, dont les propos sont rapportés dans le communiqué.
« Pour les entreprises de voyage, l’IA est là pour automatiser le prévisible. Pour les voyageurs, l’IA peut les aider de manière proactive en anticipant leurs besoins avec des informations pertinentes » ajoute-t-elle.
Quand cette pertinence est mise en doute
Histoire de garder le débat à sa juste place, n’écartons pas les autres points de vue sur l’Intelligence Artificielle :
-certains des risques de l’IA sont l’exploitation de préjugés, la fabrication de fausses vidéos et le trafic d’algorithmes afin d’engranger des profits
-« l’intelligence artificielle permet de décupler la production ou la diffusion de contenus trompeurs« , soutient Colette Brin, directrice du Centre d’études sur les médias de l’Université Laval
-« Les médias sociaux et la vie numérique ont créé plein d’enjeux. Et l’IA amplifie par 1000 les dangers qui existaient déjà » met en garde Luc Sirois, directeur général du Conseil de l’innovation du Québec
-« Cela va trop vite. Aujourd’hui, il y a un malaise chez la plupart des chercheurs en IA de ma génération. Nous nous inquiétons d’une accélération des lancements de nouveaux outils d’IA basés sur des technologies qui ne seraient pas assez contrôlées. Leurs effets sur la société sont trop dangereux pour que le calendrier nous soit dicté par quelques géants de la tech » souligne Colin de la Higuera, enseignant et chercheur en IA Université de Nantes.