Le 20 janvier dernier, Donald Trump a signé un décret dictant que dorénavant, les États-Unis ne reconnaissent que le sexe biologique confirmé à la naissance, soit féminin ou masculin.
Pour le nouveau président américain, ce décret a pour but de « restaurer la vérité biologique » et de « mettre fin au délire transgenre », a dit l’individu.
À la suite de la signature du décret, le gouvernement américain a aussi, dans cette logique, décidé de cesser de délivrer des passeports avec le genre « X » pour les personnes qui se désignent comme non binaires.
Pour les voyageurs canadiens…
Qu’en est-il pour les étrangers voyageurs? La nouvelle situation aura-t-elle un impact quelconque chez les voyageurs qui détiennent un passeport canadien avec mention « X »?
Pour rappel, depuis juin 2019, les personnes de nationalité canadiennes qui ne se considèrent pas exclusivement comme une femme ou un homme, peuvent faire inscrire un « X », dans leur passeport, comme identifiant de genre.
…l’ambiance change
Depuis quelques jours, les personnes ayant un passeport canadien avec la mention « X » sont, non seulement plongées dans l’incertitude, mais aussi dans l’inquiétude et l’inconfort.
Et le discours des voyageurs canadiens « X » commence à passer de l’abstrait au concret.
Des histoires inconfortables vécues et des scénarios qui se terminent mal, à la frontière canado-américaine, commencent à tapisser les médias et médias sociaux.
Radio-Canada est l’un d’eux qui rapporte ceci :
« Gemma Hickey, une personne trans canadienne, a voyagé cette semaine entre Terre-Neuve et Seattle avec son passeport. Or, les choses ne se sont pas passées comme prévu.
« L’atmosphère a changé ici […] D’habitude, la douane américaine me pose une ou deux questions. Cette fois, c’était un peu plus poussé. J’avais l’impression d’un mini-interrogatoire« , indique Gemma Hickey, qui a fait une escale à Toronto durant son voyage, où la douane américaine contrôle les passagers qui s’apprêtent à rentrer aux États-Unis.
Au comptoir d’embarquement, l’employé de la compagnie aérienne lui a affirmé qu’il lui restait du temps pour aller aux toilettes. Mais, à son retour, cet agent lui a interdit d’embarquer, disant que c’était trop tard. »
Y a-t-il des directives?
L’ambiance du moment est certainement à la source de l’inquiétude et de l’incertitude qui planent. Car si le décret a été signé, les explications du comment n’ont pas été fournies – du moins pas encore.
CBC News a demandé à l’Agence des douanes et de la protection des frontières des États-Unis à quoi les Canadiens détenant un passeport avec un « X » peuvent s’attendre au moment de passer la frontière. L’Agence a invité CBC News à s’adresser au bureau de presse de la Maison-Blanche, qui n’a pas encore répondu.
Le média a également contacté l’organisation de défense des droits Egale Canada, et la directrice générale Helen Kennedy a déclaré ceci :
« Nous ne savons pas actuellement ce qui va se passer et c’est pourquoi il est très, très difficile pour les gens d’évaluer la sécurité de leur voyage aux États-Unis. »
Que dit le gouvernement canadien aux voyageurs?
La section des avis aux voyageurs diffusée sur le site du gouvernement canadien indique ceci :
« Si votre passeport indique « X » pour votre identité de genre ou s’il comporte une observation indiquant que « le sexe du porteur doit être lu comme “X”, pour non spécifié », il se pourrait qu’on restreigne votre entrée dans certains pays qui ne reconnaissent pas votre genre. »
Cette information n’est pas nouvelle. Et quand on précise notre recherche pour les États-Unis, rien de spécifique n’est inscrit à propos de la situation qui nous préoccupe.