C’est une anecdote, peut-être, mais elle a mis le feu aux poudres : une touriste chilienne a publié sur Instagram une vidéo d’elle-même en train de faire des cabrioles sur un portail torii sacré d’un sanctuaire japonais.
Et la réaction des locaux a été immédiate.

Les Japonais dénoncent ce comportement de plus en plus au menu du jour : « des visiteurs étrangers qui n’ont aucun intérêt à comprendre la culture locale et utilisent leur pays comme terrain de jeu », rapportent les médias.
L’exaspération à la source de cette dénonciation est alimentée par le ras-le-bol des populations locales qui souffrent de plus en plus des effets néfastes du surtourisme.
Conflits culturels
Avec cette exaspération vient un nouveau phénomène mis en exergue par le Japon : les conflits culturels.
« L’explosion du nombre de touristes au Japon s’accompagne d’une augmentation des affrontements entre locaux et étrangers. »
De quels affrontements parle-t-on ici ?
Des monuments et sanctuaires sont défigurés par des graffitis, et encore certains lieux d’où les vues sur le Mont Fuji sont splendides, sont barricadés pour interdire leur accès.
Le malaise est palpable.
« Le Japon n’a pas encore connu la même réaction anti-tourisme que celle de Tenerife l’été dernier, où des manifestants ont affronté des vacanciers sur leurs serviettes de plage, mais on craint de plus en plus que la situation évolue dans cette direction si ces conflits culturels ne sont pas résolus » indique-t-on.
Appel du gouvernement…
Le gouvernement japonais a décidé d’agir et appelle désormais les visiteurs étrangers à voyager en dehors des périodes de pointe, à sortir des sentiers battus et à respecter les coutumes locales.
…et lancement du guide « Étiquette du voyageur »

Plus encore, l’Agence japonaise du tourisme vient de lancer un guide en sept points intitulé « L’étiquette du voyageur ».
Dans ce guide, le Japon demande aux visiteurs étrangers de se renseigner sur les coutumes locales avant de voyager, de faire attention à leurs manières et de respecter les biens culturels, notamment les temples et les monuments.
Le gouvernement japonais s’est formellement engagé à accueillir 60 millions de touristes étrangers par an d’ici 2030, mais il souligne que cela ne sera viable que s’ils peuvent être répartis – à la fois géographiquement dans tout le pays et tout au long de l’année, y compris en basse saison.
« Ce que nous voulons faire, ce n’est pas essayer de limiter le nombre de visiteurs. Il s’agit d’essayer de répartir la demande. »