Faire une croisière à bord d’un paquebot pourrait bientôt coûter plus cher aux passagers, et cela a un lien direct avec l’agenda de Donald Trump.
En ce moment, le cabinet Trump passe tout au peigne fin, et le nouveau secrétaire au Commerce du cabinet, Howard Lutnick, vient de cibler les compagnies de croisière.

Le pourquoi….
Quelques médias dans le monde, dont USA Today, ont attrapé une entrevue d’Howard Lutnick à Fox News, il y a quelques jours, durant laquelle il a révélé avoir démontré à son président que le « modèle fiscal de l’industrie des croisières est un exemple de gaspillage, de fraude et d’abus ».
Durant l’entrevue, l’individu a lancé cette question : «Avez-vous déjà vu un navire de croisière avec un drapeau américain à l’arrière?»
L’individu a répondu à sa question : « Ils ont des drapeaux (d’ailleurs), comme ceux de Liberia ou du Panama. »
L’individu a ensuite prétendu ceci : « Aucun d’entre eux ne paie d’impôts » (sous-entendant « aux États-Unis »).
Puis il a déclaré ceci : « Cela va prendre fin sous Donald Trump, et ces impôts seront payés. »
Rappel du mode d’emploi
Prenons un instant pour rappeler comment les choses fonctionnent dans ce domaine :
1-de très nombreuses grandes compagnies de croisières ont leur siège social à Miami, en Floride ;
2-celles-ci ont fait ce qui se fait partout dans le monde (Open Jaw Québec n’excuse pas, mais explique – NDLR) : enregistré leurs navires dans des pays étrangers pour bénéficier de lois fiscales et du travail plus clémentes (USA Today rappelle que le Pride of America de la Norwegian Cruise Line est actuellement le seul navire d’une grande compagnie de croisière battant pavillon américain) ;
3-ces compagnies de croisières paient néanmoins des impôts et des frais aux États-Unis, mais pas d’impôt fédéral sur le revenu.
Et ça, ça ne plait pas à MAGA (le slogan de Trump : make america great again).
Le comment….
Participant à l’élan MAGA actuel de son président, Howard Lutnick propose donc ceci : une augmentation des taxes et impôts sur les croisières.
Réaction de la CLIA
La Cruise Lines International Association a tout de suite réagi en déclarant ceci: « Les compagnies de croisière soutiennent environ 290 000 emplois aux États-Unis et elles versent déjà d’énormes sommes d’impôts au Trésor américain, s’élevant à près de 2,5 milliards de dollars chaque année: un chiffre qui correspond à 65 % des impôts payés par l’ensemble de l’industrie mondiale des croisières. »
La facture aux passagers
Des analystes ont aussi réagi à cette menace et certains, dont ceux de la firme Stifel Financial, ont déclaré « qu’intervenir dans ce domaine, compte tenu de la manière dont la législation américaine est structurée, signifierait révolutionner le système fiscal de l’ensemble du secteur du fret, dont les croisières ne représentent qu’une petite partie. »
Cela dit, Harry Sommer, pdg de Norwegian Cruise Line Holdings Ltd., a déclaré à USA TODAY que « si une taxe (additionnelle) était imposée, les compagnies de croisière pourraient répercuter une partie ou la totalité de ce coût sur leurs clients passagers, même si cela aurait probablement un impact négatif sur la demande/les ventes. »
Monsieur Sommer aurait également avancé cette idée : « les compagnies de croisière pourraient également faire naviguer davantage de navires à partir de ports internationaux pour éviter de transiter vers ou depuis les États-Unis ».