Chères lectrices, chers lecteurs…

Le pire cauchemar d’une journaliste-éditrice s’abat en ce moment sur moi : le syndrome de la page blanche. Ou leucosélophobie. C’est un beau nom scientifique, mais ça désigne le même calvaire…

Le syndrome de la page blanche est tombé sur moi ce matin exactement comme Lady Covid est tombée sur nous un certain janvier 2020 : sans s’annoncer au préalable, sans avertir qu’il fera vivre un certain enfer.

-Pourquoi tu souffres du syndrome de la page blanche Isabelle?

-Parce que je ne sais pas quoi dire.

-Qu’est-ce que tu veux dire?

-C’est justement ce que je viens de dire : je ne sais pas quoi dire!!

-Je vais changer ma question : qu’est-ce que tu voudrais dire que tu n’es pas capable de dire?

-Tout.

-Tout?

-Oui. Tout comme dans tout.

-C’est-à-dire?

-Je voudrais dire à mes lectrices et lecteurs de ne pas lâcher, de tenir le coup, de garder le moral et les voyages bien accrochés aux rêves, qu’on va bien finir par passer à travers.

-Tu vois? Tu es capable : tu viens de leur dire!

-Non, c’est pas ça.

-C’est pas ça quoi?

-C’est pas véritablement ça que je souhaite leur dire.

-C’est-à-dire?

-Tout ça, on leur a dit plein de fois.

-Oui mais tout le monde sait que c’est toujours bon de le répéter…

-Oui, je sais, mais non.

-C’est oui ou c’est non?

-C’est entre les deux.

-C’est-à-dire?

-Je voudrais leur dire quelque chose de tout neuf, leur souffler des mots nouveaux, leur offrir un sapin rempli de boules de belles images…

-Bon, je vais t’aider. Et si tu leur disais : cucaracha ?

-Hein?

-Bin oui! Cucaracha, c’est joli, non?

-Hein?? Cucaracha, c’est une blatte, de la famille des dictyoptères et dont le nom usuel est cafard. Tu trouves ça joli?

-Oui, car pour moi, ça rappelle le Mexique, les vacances, la chaleur, les plaisirs balnéaires… Cucaracha, c’est aussi un cocktail fait de tequila… Mmmmm. On dirait que tu vois le verre à moitié vide, et moi le verre à moitié plein.

-Belle probable théorie. Mais tu es qui toi au fait?

-Je suis le Boeing 737.

-Lequel? Tu travailles pour qui? Air Transat? Sunwing? Air Canada? WestJet?

-Peu importe! Moi et mes potes, on garde le moral même si on est tous dans le même bateau…

-Bateau? Je croyais qu’un Boeing 737, c’était un avion?

-C’est une expression….

-Tu es une expression?

-Non je suis un avion. Mais un avion qui a beaucoup d’expression. Et qui aime la cucaracha…

-Comment tu fais pour rester aussi positif?

-Je sais qu’on m’aime.

-Hein?

-Je sais qu’on m’aime.

-Oui ça va, j’avais compris! Mais que veux-tu dire?

-Je sais que les gens m’aiment. C’est la même chose pour les conseillers en voyage, les tours opérateurs, les représentants, les hôteliers et les offices du tourisme : les gens nous aiment tous.

-Comment tu le sais?

-Regarde la population. Regarde comment elle réagit face à la pandémie.

-Elle est en maudit!

-Justement!! Elle est en maudit, parce qu’elle nous aime et s’ennuie de nous.

-Pas fou comme idée.

-Les gens s’ennuient de leurs conseillers en voyage, des voyages formidables fabriqués par les tours opérateurs, des lits douillets des hôtels, des paquebots de croisière. N’est-ce pas là une merveilleuse marque d’amour?

-Pas fou comme idée.

-Les gens s’ennuient des projets d’aventure, de visiter les agences qui ont tout plein d’images de voyages sur les murs, d’échanger avec leur agent pour débusquer ce petit hôtel de rêve…

-Pas fou comme idée.

-Pas fou comme idée… Pas fou comme idée… Tu dis rien d’autre Isabelle?

-Je te l’ai dit : le syndrome de la page blanche m’est tombé dessus ce matin!

-Écoute remue tes fesses! C’est pas le moment de lâcher! Oui la pandémie fait tout capoter depuis un certain temps, mais l’amour est toujours là et les retrouvailles entre nous tous seront encore meilleures quand on le pourra!

-Dis, Monsieur Boeing-737-verre-à-moitié-plein, tu veux bien m’emmener avec toi?

-Où veux-tu aller?

-Je veux aller au pays des cucarachas avec tous les travailleurs de l’industrie qui ne l’ont pas facile depuis presque deux ans.

-Je te promets qu’on va tous y aller prochainement. Et pas plus tard qu’en 2022!

-Pas fou comme idée.

-Arrête avec tes pas-fou-comme-idée! Pourquoi ne souhaiterais-tu pas tes meilleurs vœux pour 2022, là maintenant, à toutes tes lectrices et tous tes lecteurs?

Chères lectrices, chers lecteurs, je vous souhaite mes meilleurs vœux pour 2022…

-Tu peux faire mieux Isabelle.

Chères lectrices, chers lecteurs, faites une pause des soucis durant le Temps des Fêtes, mais restez avec nous. Débouchez ce champagne d’amour car il est pour vous. Les voyages de rêve n’en sont pas sans vos précieux coups de main. C’était vrai hier, c’est encore vrai aujourd’hui, et ce sera archi vrai demain.

-Pas fou comme idée Isabelle!!!

Isabelle Chagnon

Joyeuses Fêtes à vous, à vous aussi, à toi là-bas, à chacune et chacun de vous qui formez un magnifique tout!

Votre magazine Open Jaw Québec prend aussi une pause, jusqu’au 2 janvier. Il faut parfois aller se reposer et festoyer, pour continuer en force et en beauté.

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Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.