En moyenne, 1116 licences de pilote professionnel ont été délivrées chaque année au Canada, entre 2012 et 2019.
Selon un nouveau reportage du National Post, seulement 238 licences ont été octroyées l’an dernier, représentant une diminution drastique de 80 % par rapport à la moyenne annuelle.
Selon le National Post, le nombre de licences de pilote professionnel délivrées au Canada a diminué de plus de 80 % depuis 2019.
La diminution survient alors que les experts en aviation mettent en garde contre une pénurie de main-d’œuvre « sans cesse croissante qui menace de perturber l’industrie canadienne du transport aérien ».
Les chiffres de Transports Canada montrent que le nombre de licences de pilote professionnel délivrées chaque année a été relativement stable pendant une grande partie de la dernière décennie, avec une moyenne de 1116 licences par année entre 2012 et 2019.
Cependant, avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19 en 2020, les chiffres ont chuté de manière drastique, pour s’établir à 474 licences délivrées en 2019, 293 en 2021 et 238 en 2022.
Pour travailler légalement en tant que pilote au Canada, la licence de pilote professionnel est obligatoire.
L’obtention de cette licence s’effectue en combinant des études au sol ainsi qu’un minimum de 200 heures de formation en vol.
D’autres étapes sont nécessaires pour devenir pilote de ligne, car les titulaires de licences de pilote commercial doivent aussi suivre une formation et avoir du temps de vol supplémentaire à leur actif avant de pouvoir recevoir leur licence de pilote de ligne.
La pandémie au banc des accusés
La chute du nombre de certifications obtenues pendant la pandémie s’explique en partie par le phénomène de distanciation sociale instauré pendant la crise et d’autres défis liés à la santé publique rencontrés par les écoles de pilotage elles-mêmes.
D’après une enquête menée par la Flight School Association of North America en mai 2020, environ 50 % des écoles de pilotage ont été contraintes de fermer temporairement leurs portes au début de la pandémie.
Cela a entraîné des retards et des perturbations dans le domaine de la formation des futurs pilotes d’avions de ligne.
D’autres facteurs peuvent expliquer la diminution des licences, selon le National Post, tels que le licenciement et la mise à pied massive de pilotes pendant la pandémie et le fait que certains pilotes ont pris leur retraite anticipée.
Les experts prédisent également que les chiffres reflètent un malaise plus large face à l’état de l’industrie aéronautique en général et à la profession de pilote elle-même.
« Bien que l’industrie se redresse, il faudra peut-être un certain temps avant que les jeunes aient la confiance nécessaire pour retourner dans les écoles de pilotage », a déclaré en entrevue Tim Perry, président de la division canadienne de l’Air Line Pilots Association.
La division canadienne du syndicat représente les pilotes de plusieurs compagnies aériennes canadiennes, dont WestJet et Transat.