« En 2020, nous avons assisté à une saignée de nos ressources financières, qui a eu des conséquences majeures » – Philippe Rainville, pdg d’ADM. « Nous avons contenu l’hémorragie » – Ginette Maillé, chef de la direction financière d’ADM.
C’est sans surprise qu’Aéroports De Montréal a présenté, durant son assemblée générale annuelle, la semaine dernière, un bilan assommant pour l’année 2020.
« Et la situation financière d’ADM demeure difficile. Le premier trimestre de 2021 ne montre aucune amélioration » a déclaré Ginette Maillé, chef de la direction financière d’ADM.
En 2020 (par rapport à 2019) :
-peu d’activités, donc peu de revenus, par conséquent, presqu’aucun investissement
-5,4 millions de voyageurs essentiellement durant les 2 premiers mois de l’année (20,3 millions en 2019)
-152 destinations en 2019 (dont 90 à l’international et 30 vers les ÉU); entre avril et décembre 2020, il restait 81 destinations, dont 44 à l’international et 14 vers les ÉU
-les routes entre YUL et Beijing, Vienne et Las Vegas ont été suspendues indéfiniment
-les mouvements d’avion ont fondu de 66 %
-les chantiers ont été mis à l’arrêt
-presque tous les commerces ont été fermés
-remerciement de plusieurs employés
-suspension de tous les travaux non urgents
-opération de sauvetage de la station du REM à l’aéroport (qui vise à relier l’aéroport au centre-ville de Montréal); les travaux vont reprendre dans les prochains mois
-poursuite des consultations dans le cadre du plan d’action sur la gestion du climat sonore.
Danielle Laberge, présidente du CA d’ADM :
« En 2020, la situation a été très exigeante. Il a fallu adapter les opérations au contexte changeant, assurer une communication efficace avec le public et les transporteurs, maintenir une collaboration étroite avec les autorités, mettre en place des mesures sanitaires, rendre les services essentiels – notamment les vols cargo – dans le respect de toutes les contraintes.
« Je souhaite adresser un mot à tous les employés d’ADM : soyez assurés que tous les membres du Conseil comprennent les difficultés auxquelles vous faites face depuis déjà trop longtemps. Il n’est pas facile de travailler en isolement quand notre métier est de servir le public. Souhaitons-nous de sortir bientôt de cette zone de turbulences. »
Stratégie à 4 volets pour la gestion de la crise financière :
-réduction maximale des dépenses
-resserrement des projets d’investissements au stricte nécessaire
-lancement d’une nouvelle ronde de financement pour un montant de 500 millions de dollars
-adaptation des effectifs aux besoins requis par l’achalandage.
Philippe Rainville, pdg d’ADM :
« Globalement, notre volume de passagers a chuté de 73,2 % sur l’ensemble de 2020. Ces derniers mois, notre travail a été de réduire les dépenses autant que possible, de faire les travaux qui ne pouvaient pas attendre, d’offrir la meilleure collaboration au gouvernement et ce, à toutes les étapes de la crise : d’abord le rapatriement des Canadiens, plus tard la mise en place de mesures sanitaires pour les vols essentiels, et maintenant, pour la vaccination. Transformer les plans de croissance en plans de contingence, c’est un casse-tête quotidien.
« Nous voyons avec tristesse notre aérogare déserte. Nous voyons avec inquiétude une industrie presque paralysée.
« Il aurait été tellement logique de profiter du ralentissement actuel pour effectuer des travaux de développement. C’est ce qu’ils font dans de nombreux aéroports dans le monde. Mais ce n’est pas possible dans notre modèle. »
La reprise selon Philippe Rainville
-on s’attend à une reprise lente en août, qui devrait, on l’espère, se raffermir de mois en mois
-le voyage domestique – Canada et États-Unis – devrait se redresser en premier
-le voyage d’affaires sera le dernier à se redresser
-la pandémie transforme actuellement les voyageurs : nous nous attendons à servir des passagers plus connectés et plus exigeants de ce côté
-de nouvelles procédures de voyage devront être respectées dans l’après pandémie, et ADM sera prêt à répondre à toutes les interrogations des voyageurs, sur notre Chat, nos lignes téléphonique et en présence, par le personnel, dans l’aéroport
-vers 2024-2025, nous retrouverons les mêmes enjeux de congestion qu’on avait en 2019
-vers 2028-2029, on devrait avoir retrouvé le rythme de croissance d’avant la pandémie.
2021 : pire que 2020
Durant l’assemblée générale, il a été souligné que pour l’ensemble de l’année 2021, ADM prévoit un achalandage d’environ 3,3 millions de passagers avec une activité qui pourrait commencer à se redresser vers la fin de l’été.
« Nous estimons que l’année 2021 enregistrera un taux de fréquentation à YUL encore plus faible que celui de 2020. Nous avons donc plusieurs mois difficiles devant nous, Nous continuerons à nous concentrer sur le contrôle des coûts tout en commençant à se préparer pour la relance » Ginette Maillé, chef de la direction financière d’ADM.
Portrait d’ADM en bref
-ADM est lié par bail à Transports Canada (propriétaire du terrain). Ce bail est entré en vigueur en 1992 et viendra à échéance en 2072
-ADM est une corporation privée, sans but lucratif, sans capital action et qui travaille au bénéfice de sa communauté
-ADM ne reçoit aucune subvention.