Air Canada a fait le point sur la reprise rapide des voyages au Canada et de ses effets sur les opérations du transporteur au cours d’une conférence téléphonique portant sur le dévoilement de ses résultats financiers le 2 août.
D’après des propos rapportés par La Presse canadienne, le transporteur a connu une augmentation de la demande vigoureuse en juin, demande qui s’est poursuivie tout au long du troisième trimestre, selon Lucie Guillemette, chef des Affaires commerciales d’Air Canada.
«En ce moment, nous ne voyons pas d’effet lié aux prévisions d’un possible ralentissement économique», a-t-elle dit, lorsque questionnée au sujet des potentiels effets négatifs liés à la crainte d’une potentielle récession.
Mme Guillemette a mentionné que le rythme de la reprise s’était accéléré au cours du mois de juin. Elle mentionne que les revenus ont augmenté de 15 % du mois d’avril à mai tandis qu’ils ont progressé de 25 % à 30 % de mai à juin.
Une demande qui a pris de court l’industrie aérienne
La rapidité de la reprise du transport aérien a toutefois pris de court l’industrie aérienne mondiale tandis que les voyageurs ont été confrontés à de longues files d’attente, des retards et des annulations.
«La situation a été particulièrement difficile au Canada, a souligné le président et chef de la direction, Michael Rousseau.
«Nous sommes passés d’une quasi-fermeture du trafic aérien, qui a duré deux ans, à un retour de la capacité à près de 80 % des seuils de 2019 en seulement quelques mois.»
La direction du plus important transporteur aérien du pays en a profité pour s’excuser pour les inconvénients vécus par les voyageurs et les employés.
Air Canada croit qu’il s’agit d’une situation temporaire.
«Nous n’avons jamais vu la demande augmenter aussi fortement sur une si courte période», a déclaré Craig Landry, chef des opérations.
Les effets du prix du carburant
La reprise se déroule à grande vitesse, mais des préoccupations demeurent quant au prix élevé du carburant, selon Matthew Lee, analyste de Canaccord Genuity.
L’analyse note que l’écart entre le cours du baril de pétrole et le carburant pour avion se creuse. Tandis que les prix du carburant étaient environ 40 % plus élevés en 2019, l’écart atteint maintenant près de 100 %.
Air Canada a optimisé son approvisionnement, mais l’analyste croit tout de même que les coûts liés au carburant augmenteront en raison de cet écart.
«Nous prévoyons un écart de 50 %, plutôt que 30 % dans nos précédentes prévisions.»
Il ajoute que la reprise se fait attendre en Asie en raison des restrictions sanitaires plus sévères, particulièrement en Chine.
Comme l’Asie-Pacifique a historiquement représenté 20 % de la capacité, nous croyons qu’une amélioration dans la région est nécessaire pour que la reprise soit soutenable, commente-t-il.
La situation s’est améliorée en ce qui a trait aux annulations de vols, selon une compilation de la firme de données aéronautique Cirium.
Air Canada a annulé 7,36 % de ses vols intérieurs entre le 1er juillet et le 15 juillet. Cette proportion a atteint 10,45 % à l’aéroport Montréal-Trudeau et 8,67 % à l’aéroport Pearson à Toronto.
Le nombre de vols intérieurs annulés a diminué à 4,17 %. À titre de comparaison, le transporteur avait annulé 3,33 % de ses vols intérieurs en 2019, avant la pandémie.
Pour donner une idée de l’ampleur du rebond, Craig Landry, chef des opérations, a souligné que l’entreprise avait effectué 20 603 vols et transporté 1,2 million de clients au deuxième trimestre de l’année précédente.
Un an plus tard, Air Canada a fait 84 643 vols pour 9,1 millions de passagers.
C’est une augmentation par quatre du nombre de vols et cela représente presque huit fois plus de passagers.