Les 9000 travailleurs de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui menaçaient de déclencher des mesures de grève vendredi à la frontière, sont retournés à la table des négociations avec leur employeur, soit le Secrétariat du conseil du trésor du Canada. Il n’y aura pas de ralentissement de trafic à la frontière pour le moment.
Moyens de pression suspendus
« Toutes les mesures de grève des 9000 employés de l’ASFC sont suspendues, car la médiation se poursuivra jusqu’à mercredi. Les piquets de grève ne seront pas mis en place jusqu’à nouvel ordre », a indiqué vendredi sur X le syndicat qui représente les quelque 9000 employés de l’ASFC, soit l’Alliance de la fonction publique du Canada.
Les travailleurs de l’ASFC ont obtenu un mandat de grève la semaine dernière et menaçaient de déclencher une « grève du zèle » à la frontière, à 16 h vendredi, à moins d’en « arriver à une entente avec l’employeur ».
Bien qu’en principe, les agents des services frontaliers n’ont pas le droit de cesser de travailler complètement pendant une grève puisque 90 % d’entre eux « occupent des postes de services essentiels et doivent continuer à fournir des services frontaliers sans interruption afin d’assurer la sécurité du public » selon le gouvernement du Canada, ils auraient pu déclencher une grève du zèle, tactique selon laquelle les employés font leur travail exactement comme indiqué dans leurs contrats.
Ian Lee, professeur agrégé à l’école de commerce de l’Université Carleton, a expliqué à La Presse que « cela signifie que le passage à la frontière pourrait prendre beaucoup plus de temps que d’habitude ».
« Cela ne poserait pas seulement un problème aux touristes, mais perturberait également l’économie, étant donné que 2,5 milliards de marchandises par jour traversent la frontière », a-t-il souligné en entrevue avec le média.
Dans un communiqué émis en réponse à la menace de grève du syndicat, le gouvernement du Canada a rappelé qu’une grève du zèle était illégale.
« En vertu de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral, les agents et agentes des services frontaliers qui occupent des postes de services essentiels ne peuvent pas faire la grève du zèle ni ralentir intentionnellement le traitement aux frontières. »
« L’Agence des services frontaliers du Canada prendra des mesures disciplinaires progressives ou d’autres mesures contre des titulaires de postes de services essentiels qui prennent part à des moyens de pression illégaux », peut-on lire dans une déclaration.
Toutefois, cette mise en garde n’avait pas empêché les douaniers de ralentir considérablement le trafic aux frontières en 2021, lors d’un précédent conflit similaire, créant des bouchons monstres de voyageurs et de camions de transport, tel que rapporté dans cet article du Journal de Montréal.