« Mes clients veulent voyager, mais ils sont terrorisés! »

Dossier. Qui n’a pas un ou une cliente qui aimerait faire un circuit en Bolivie, rêve d’un périple en Mongolie ou d’un voyage en Papouasie, mais qui ne le fait pas parce qu’il/elle a peur de voyager?

Photo: Unsplash

Au-delà de la peur de prendre l’avion – dont on parle abondamment – il y a la peur du voyage lui-même, d’une ou plusieurs de ses composantes et variantes : peur d’être seul/e à l’autre bout du monde, de se perdre, de se faire attaquer, etc.

Conséquences : plusieurs personnes étouffent LE vrai voyage de leur rêve et plusieurs autres ne voyagent pas du tout.

Si une agence risque difficilement de rencontrer les personnes de cette deuxième catégorie (qui ne voyagent pas du tout), elle a toutefois de grande chance de connaître celles de la première (qui voyagent, mais pas comme elles/ils le voudraient réellement).

Notre industrie peut-elle aider dans ce domaine?

Sans s’improviser psychologue ou thérapeute de l’hodophobie (peur de voyager, de partir loin), on peut certainement leur offrir quelques pistes.

Une question de perception

Il est prouvé que la peur de voyager ne provient pas nécessairement du fait que la personne a vécu une mauvaise expérience de voyage dans le passé.

« Les personnes souffrant d’hodophobie ont une vision binaire des voyages, en ce sens qu’elles peuvent penser qu’il se produira toujours quelque chose de grave à chaque voyage », confie ici la psychologue Michelle Leno.

« Partir peut rimer avec incertitude et imprévisibilité » note-t-on ici.

« L’inconnu est la raison principale qui freine beaucoup. On est nombreuse à avoir peur de voyager seule à cause de l’inconnu » explique-t-on ici.

« Si beaucoup d’entre nous ressentent un petit pincement au cœur en voyageant – peur de l’inconnu, de sortir de sa zone de confort et de partir à l’aventure – certains sont paralysés à l’idée même de quitter leur environnement quotidien, explique-t-on ici. Alors que la plupart des gens associe le voyage au plaisir et au dépaysement, les hodophobes, eux, y voient une source importante de stress et d’anxiété à l’idée de quitter leur maison. »

« L’hodophobie peut être associée à l’agoraphobie (peur de ne pas pouvoir recevoir l’aide nécessaire dans des lieux publics) » soutient-on ici.

La peur, conséquence de…

« Certaines personnes peuvent développer cette phobie après avoir vécu des situations traumatisantes lors de voyages passés, telles que des accidents, des incidents en avion, ou des situations de panique dans des lieux éloignés de chez eux » souligne-t-on ici.

Quelques solutions

Madame Leno suggère de se « désensibiliser, en passant une nuit à 1 heure de chez soi. »

« Nous vous conseillons d’éviter le dépaysement total » suggère-t-on dans le blogue de Voyages à rabais.

« Plus vous planifiez, plus vous pouvez ressentir un contrôle sur l’expérience et vos émotions » recommande-t-on ici.

« Si la peur devient trop invalidante et qu’elle grève les projets de vie, alors, il est conseillé d’en parler avec un professionnel de santé, ajoute-t-on ici. Il est bon, en parallèle, de consulter un psychiatre ou un psychothérapeute spécialisé dans le traitement des phobies. »

Pour sa part, la Clinique e-santé.com y va avec ceci :

« Pour surmonter efficacement la peur des voyages, plusieurs stratégies et techniques peuvent être mises en place. Voici 6 clés essentielles qui peuvent aider à vaincre l’hodophobie et à retrouver une liberté dans ses déplacements :

  • Clé n°1 : L’exposition graduelle (commencer par des expériences moins intimidantes et augmenter progressivement le niveau de difficulté)
  • Clé n°2 : Les thérapies cognitivo-comportementales (identifier et à modifier les pensées irrationnelles ou les croyances négatives associées aux voyages)
  • Clé n°3 : La thérapie assistée par réalité virtuelle (simulations informatiques pour exposer les individus à des environnements virtuels représentant des scénarios de voyage)
  • Clé n°4 : Les techniques de gestion du stress (méditation, relaxation, hypnose et yoga)
  • Clé n°5 : Le développement de routines pendant le voyage (en établissant des rituels et des habitudes spécifiques, les individus peuvent créer un sentiment de stabilité et de contrôle)
  • Clé n°6 : L’auto-encouragement et les pensées positives (plutôt que de se concentrer sur les aspects négatifs ou les scénarios catastrophiques, il est important de se rappeler les moments passés où elle a surmonté des défis similaires et réussi à sortir de sa zone de confort). »

Et les mots de la fin :

« Peur de voyager seule? La solitude peut être vue comme quelque chose d’extrêmement positif. Bien souvent, le fait d’être seule avec soi-même nous amène à être plus imaginative et donc à être aussi plus créative » soutient la plateforme Ose voyager seule.

« Tu es perdu ? Google map. Tu es bloqué dans une ville ? Il y a plein d’application pour chercher un hôtel où tu auras Internet pour trouver une solution au calme! Aucune raison de paniquer, juste bien réfléchir et suivre son instinct! » recommande le blogue J’D road trip.

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Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.