La cheffe du syndicat des pilotes d’Air Canada, Charlene Hudy, a annoncé qu’elle démissionnerait si ses membres choisissaient de rejeter une entente provisoire récemment conclue avec la compagnie aérienne.
Selon La Presse Canadienne, cette entente, fruit de plus d’un an de négociations, accorde aux 5 400 pilotes de la compagnie aérienne une augmentation salariale cumulative de près de 42 % sur quatre ans.
L’entente a permis d’éviter une grève qui aurait pu entraîner l’annulation de 670 vols et affecter 110 000 passagers par jour.
Lors d’une réunion virtuelle tenue vendredi, Mme Hudy, présidente du contingent Air Canada de l’Air Line Pilots Association, a souligné que le rejet de l’accord indiquerait qu’elle ne représentait plus ses collègues. Elle n’aurait d’autre choix que de démissionner.
Plus précisément, elle a affirmé ceci :
« Si les membres votent non à cet accord provisoire, cela indiquerait clairement au public, aux médias, au gouvernement et à l’entreprise que je ne parle plus en votre nom. Si je restais, ce serait à votre détriment. »
Selon La Presse Canadienne, cette annonce de la présidente augmente les enjeux « alors que les aviateurs se demandent s’ils doivent accepter de fortes augmentations salariales ou négocier un accord encore plus difficile ».
Comme rapporté par Open Jaw Québec la semaine dernière, malgré les gains proposés dans le cadre de l’entente, certains pilotes, en particulier les nouvelles recrues, sont préoccupés par les différences salariales persistantes entre les employés débutants et ceux plus expérimentés.
Par exemple, en considérant que les pilotes travaillent en moyenne 75 heures par mois, les nouvelles recrues peuvent s’attendre à un salaire variant entre 75 700 $ et 134 000 $. En comparaison, les pilotes atteignant leur cinquième année de service gagnent environ 187 000 $, tandis qu’un commandant de bord expérimenté aux commandes d’un Boeing 777 peut espérer dépasser 367 000 $.
D’après les experts, plus d’un tiers des 5 200 pilotes actifs de la compagnie pourraient se retrouver à toucher des salaires de débutant en raison d’une récente vague d’embauches. Beaucoup d’entre eux ont une expérience acquise dans d’autres compagnies aériennes, plutôt que de sortir directement d’une école de pilotage.
Les pilotes prendront également en compte les questions d’horaire et de qualité de vie avant de se prononcer sur la ratification de l’accord, dont le vote est prévu dans les semaines à venir, indique l’article.