Non, l’Aéroport de St-Hubert n’est pas le plan B de Dorval

La tour de contrôle de l’Aéroport de St-Hubert, qui attend. Mais attend quoi?

Nous en parlions récemment ici dans nos pages numériques, de ce souhait, pour plusieurs (citoyens et transporteurs), que l’Aéroport de St-Hubert devienne bientôt le deuxième aéroport de la région de Montréal à desservir le Canada et l’international avec des vols commerciaux.

Mais qu’on le lise bien ici : ce n’est pas l’avis de tout le monde, même les plus proches concernés.

« C’est une très bonne question! »

À l’occasion de l’assemblée générale d’Aéroports De Montréal, qui s’est tenue la semaine dernière en mode virtuel, Philippe Rainville, pdg d’ADM, s’est fait poser cette question par un membre des médias :

Philippe Rainville, pdg d’ADM

« Que pensez-vous de l’Aéroport de St-Hubert, qui voudrait commencer à offrir des vols commerciaux vers l’international? »

Voici la réponse de Monsieur Rainville :

« Très bonne question! La pandémie nous a permis de faire beaucoup de réflexions, évidemment, sur l’après pandémie.

« C’est une bonne question parce que le public doit savoir.

« Pour nous, le système aéroportuaire québécois, c’est un « système ». Dans ce « système », il y a évidemment nous (Aéroport de Dorval), plus éloigné il y a Toronto, il y a Ottawa et il y a Québec. Ce sont des infrastructures qui sont déjà construites.

« Dans un contexte de développement durable, maximisons les aérogares dans lesquelles il y a encore de la capacité.

« Est-ce qu’il reste encore de la capacité à Montréal? Oui. Est-ce que Montréal est prête à céder des vols internationaux ailleurs qu’à Montréal? Éventuellement, oui, mais pour le moment, notre modèle financier, et tous les prêts que nous avons – au-dessus de 2,5 milliards de dollars de prêts, tout ça repose sur le fait que nous avons à Montréal les vols internationaux, qui nous génèrent les revenus nécessaires pour faire face à ces obligations financières.

« S’il y avait des pointes de trafic, où nous aurions besoin de capacités additionnelles, il y a un aéroport tout près de chez nous, qui est bien construit, qui est bien géré, qui est hyper moderne et qui est déjà un aéroport international.

« Et cet aéroport génère aussi un déplacement de trafic, de et vers son secteur. C’est donc dans la logique, et dans une perspective de développement durable, que cet aéroport, c’est Québec.

« Québec a la densité de population qu’il faut – et pensons à tous les gens de Québec qui viennent à Montréal pour prendre leurs vols. Il y a donc une logique, tout à fait naturelle, que le prochain développement aéroportuaire, dans le système québécois, se fasse de Montréal vers Québec. »

En attendant, Dorval se développe encore et toujours

Rappelons que Dorval a un gros chantier de construction en cours, celui d’aménager une station du REM, à l’aéroport. À son inauguration, ce REM reliera directement l’aéroport au centre-ville de Montréal.

Selon ADM, les travaux de la station du REM, qui ont été interrompus à cause de la pandémie, vont reprendre dans les prochains mois.

Par ailleurs, notons que dans ses prédictions de la reprise, ADM estime que :

-vers 2024-2025, Dorval retrouvera les mêmes enjeux de congestion qu’il y avait en 2019

-vers 2028-2029, Dorval devrait avoir retrouvé le rythme de croissance d’avant la pandémie.

Rappelons également qu’ADM est lié par bail à Transports Canada (propriétaire du terrain). Ce bail est entré en vigueur en 1992 et viendra à échéance en 2072.

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Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.