Les voyageurs terrestres et aériens qui reviennent au pays doivent craindre une nouvelle date de grève à la frontière.
Plus de 9 000 membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et du Syndicat des douanes et de l’immigration affirment qu’ils entameront des moyens de pression partout au pays à minuit et une le 14 juin si aucun accord n’est conclu avec l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et le Conseil du Trésor.
Le 7 juin dernier, les moyens de pression ont été « suspendus » après que les négociations de médiation ont été prolongées dans une tentative de parvenir à un accord.
Selon les experts, les moyens de pression de l’AFPC pourraient entraîner des retards importants dans les aéroports et aux frontières canadiennes.
« Nous espérons toujours pouvoir éviter une grève et d’éventuelles perturbations aux frontières du Canada », a affirmé Sharon DeSousa, présidente nationale de l’AFPC.
« Aucun travailleur ne souhaite une grève, mais nous avons fixé un délai ferme pour que le gouvernement parvienne à la table avec un accord équitable. »
Environ 90 % des travailleurs des services frontaliers sont considérés comme des employés essentiels et ne peuvent pas quitter leur emploi.
Toutefois, ils peuvent participer à des moyens de pression, tels que le piquetage en dehors de leurs heures de travail. Le syndicat affirme que les choses pourraient se « compliquer ».
CBC note que des actions potentielles de la part des employés pourraient inclure une « grève du zèle ». Les employés pourraient vraisemblablement appliquer chacune des règles liées à leur travail à la lettre.
Selon Ian Lee, professeur à la Sprott School of Business de l’Université Carleton à Ottawa, une grève du zèle pourrait entraîner des files d’attentes pour les camions et les touristes.
Cela entraînerait une perturbation considérable, car de nombreuses personnes traversent la frontière chaque jour. Ian Lee souligne que la mise en œuvre d’une grève du zèle par les employés aurait un impact très perturbateur en raison de l’importance du trafic quotidien à la frontière.
La CBC rapporte également que le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a indiqué que, selon la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral, les employés jugés essentiels doivent fournir un service ininterrompu. Ils ne peuvent donc pas intentionnellement ralentir le traitement à la frontière.
Dans une entrevue accordée à CTV le 6 juin, Claire Fan, économiste à la Banque Royale du Canada, a indiqué qu’elle s’attend à ce que la grève potentielle ait des répercussions.
Mme Fan soutient que ce sont les constructeurs automobiles qui seraient les plus durement touchés, mais l’industrie du tourisme et de la restauration pourrait aussi en souffrir si les voyageurs annulent leurs réservations au moment où la saison touristique commence à battre son plein.
« Les membres du groupe de négociation FB de l’AFPC sont sans contrat depuis plus de deux ans », indique l’AFPC sur son site Web.
« Les questions clés de cette ronde de négociations incluent des salaires équitables alignés sur ceux d’autres organismes d’application de la loi dans tout le pays, des options flexibles de télétravail et de travail à distance, des prestations de retraite équitables pour le personnel d’application de la loi de l’ASFC et des protections plus solides en milieu de travail. »
« Les moyens de pression déployés par le personnel de l’ASFC en 2021 ont presque paralysé le trafic commercial transfrontalier, se traduisant par des retards importants dans les aéroports et aux frontières à travers le pays et une séance de négociation marathon de 36 heures en vue de parvenir à une entente », a affirmé l’AFPC.
