Vendredi dernier, Air Canada rendait publics ses résultats annuels pour l’année 2020. Voici un polaroid d’une année pas comme les autres.
– Le total des revenus s’est établi à 5,833 milliards $ en 2020, soit un recul de 13,298 milliards $, ou de 70 %, en regard de 2019.
– Air Canada a constaté une perte d’exploitation de 3,776 milliards $ en 2020, contre un bénéfice d’exploitation de 1,650 milliard $ en 2019.
– Les résultats du quatrième trimestre de 2020 et de l’exercice 2020 concluent l’année la plus sombre de toute l’histoire de l’aviation commerciale, alors qu’Air Canada rapportait depuis plusieurs exercices une croissance record.
– La pandémie de COVID-19 ainsi que les restrictions de déplacements et les mesures de mise en quarantaine imposées par les gouvernements ont eu des répercussions catastrophiques sur l’ensemble du réseau, en plus de nuire considérablement à toutes les parties impliquées.
– Le nombre de passagers qu’Air Canada a transportés a chuté de 73 % et la Société affiche une perte d’exploitation de près de 3,8 milliards $.
– Malgré les difficultés qu’a engendrées la constante évolution des exigences imposées, les employés ont servi la clientèle restante avec professionnalisme et l’ont menée à destination en toute sécurité, en plus d’assurer des centaines de vols de rapatriement, et l’équipe Air Canada Cargo a acheminé des équipements de protection individuelle essentiels au Canada et partout dans le monde.
– Les efforts déployés pour maintenir les activités visaient également ce but : positionner favorablement la Société en prévision de la reprise.
-Air Canada aurait eu des discussions constructives avec le gouvernement du Canada, au cours des dernières semaines, au sujet d’une aide financière propre au secteur.
Des décisions douloureuses en 2020
– réductions d’effectif visant plus de 20 000 employés, soit plus de 50 % de son personnel. Ces mesures ont pris la forme de mises à pied techniques, de cessations d’emploi, de départs volontaires, de retraites anticipées et de congés spéciaux. En janvier 2021, Air Canada a annoncé d’autres compressions d’effectif visant environ 1 700 employés. La Société travaille de concert avec les syndicats représentant ses effectifs afin d’élaborer des programmes d’atténuation
– démantèlement du réseau mondial dont l’élaboration avait exigé une décennie
– la suspension des services à destination d’un grand nombre de collectivités
– application de rigoureuses mesures de compression des coûts fixes
Dans un souci de rehausser la situation de trésorerie, d’accroître la souplesse opérationnelle et de soutenir la mise en œuvre d’un plan d’atténuation des contrecoups de la COVID-19 et de reprise :
-rationalisation du parc aérien, en devançant le retrait permanent d’appareils plus anciens et moins efficaces
-restructurer les commandes de nouveaux appareils afin de disposer d’un parc composé d’avions plus écoénergétiques et écologiques, un parc redimensionné qui conviendra à la période de reprise de l’après-pandémie
-achèvement d’initiatives axées sur la clientèle, comme la mise en place du nouveau système de réservations et le lancement du programme de fidélité Aéroplan transformé
Capacité et réseau
En raison des répercussions de la pandémie de COVID-19 et des restrictions de déplacements connexes, Air Canada a :
– réduit la capacité de sièges de 67 % (par rapport à 2019)
– prévoit réduire cette capacité d’environ 85 % pour le premier trimestre de 2021 (en regard du premier trimestre de 2019, soit une réduction d’environ 83 % par rapport au premier trimestre de 2020)
-continuer d’ajuster cette capacité de manière dynamique et de prendre d’autres mesures adaptées à la demande, compte tenu notamment des alertes sanitaires, des restrictions de déplacements, des exigences de quarantaine, des fermetures de frontières ainsi que de la conjoncture de marché et du cadre réglementaire.
Programme d’aide, de compression des coûts et de réduction et de report des dépenses d’investissement
Air Canada :
-s’est prévalu, dès le 15 mars 2020, de la Subvention salariale d’urgence du Canada (« SSUC ») pour la plupart de ses effectifs. L’avantage net au titre de ce programme pour 2020 s’est chiffré à 554 millions $, ce qui a fourni le soutien nécessaire pour garder un nombre d’employés supérieur à ce que requiert la capacité offerte actuellement
-entend continuer de participer au programme de SSUC (prolongé jusqu’en juin 2021), dans la mesure où elle répondra aux critères d’admissibilité
-procède au retrait permanent de 79 appareils plus anciens de son parc, soit des 767 de Boeing, des A319 d’Airbus et des E190 d’Embraer, qui sont moins efficaces. Cette mesure réduira la structure de coûts de la Société, simplifiera son parc aérien global et diminuera son empreinte carbone
-a conclu une modification au contrat d’achat visant des appareils A220-300 d’Airbus, entrée en vigueur au début de novembre 2020, aux termes de laquelle elle a reporté la livraison de 18 appareils à 2021 et 2022
-a annulé l’achat des 12 derniers appareils A220 d’Airbus en regard de la commande initiale de 45 appareils
-a modifié son contrat avec Boeing afin d’annuler la livraison de 10 appareils 737 MAX 8 visés par sa commande ferme de 50 appareils et de reporter la livraison des 16 appareils restants pour la période allant de la fin 2021 à 2023.
En ce début de 2021 :
-Air Canada continue de faire face à une chute prononcée du trafic et à une baisse correspondante de ses revenus et de ses flux de trésorerie en raison de la pandémie de COVID-19 et des restrictions de déplacements imposées dans de nombreux pays, en particulier au Canada
– Les effets de la pandémie comprennent une détérioration spectaculaire des résultats et des flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation
– La demande demeure très difficile à déterminer étant donné l’évolution des restrictions imposées par les gouvernements de par le monde et la sévérité des restrictions au Canada
-Ces restrictions des déplacements, ainsi que les inquiétudes et attentes des passagers concernant certaines précautions comme la distanciation physique, compriment fortement la demande
-Comme la pandémie a de sérieuses répercussions économiques, notamment sur les dépenses des entreprises et des ménages, ce facteur pourrait en retour affecter gravement la demande à l’égard du transport aérien.