Dossier spécial. Agents de voyage, tours opérateurs et transporteurs aériens canadiens, la France devrait commencer à vous rapporter de l’eau au moulin, maintenant qu’elle a rouvert ses frontières aux Canadiens. Atout France et membres de notre industrie, que le travail d’équipe recommence!
Open Jaw Québec a poursuit sa discussion avec Mélanie Paul-Hus, directrice d’Atout France pour le Canada à Montréal.
Open Jaw Québec : Que réserve Atout France Montréal aux acteurs québécois et canadiens de notre industrie?
Mélanie Paul-Hus : Pour 2022, on sera en mesure de proposer à nouveau des rencontres professionnelles en présentiel. C’est notre objectif, au Canada mais aussi en France. Il y aura des éductours, des possibilités pour les tours opérateurs de participer à nouveau à des événements comme Les Rendez-vous en France. Malheureusement, certains événements comme Destination Vignobles, qui était prévu cet automne, a été annulé. Il sera transformé en virtuel mais c’est partie remise en 2023. Il est évident pour nous que 2022 verra les premiers retours des tours opérateurs canadiens en France. C’est ce qu’on véhicule comme message.
OJQ : Le virtuel a-t-il bien servi notre industrie durant la pandémie?
MPH : Nos rencontres virtuelles, qui ont lieu depuis le début de la pandémie, sont intéressantes et pertinentes, et je pense que l’industrie est d’accord aussi. On savait que le Canada est un grand pays, et on s’aperçoit qu’avec le virtuel, il est agréable de pouvoir se connecter à des gens qui n’auraient pas pu venir nous voir à Toronto ou Montréal ou à Québec.
OJQ : La réponse au virtuel a été bonne?
MPH : Elle a été excellente!
Etre ou ne pas être virtuel, telle est la question
OJQ : Ce virtuel va-t-il rester?
MPH : Nous allons continuer à proposer des temps virtuels, mais aussi du présentiel. Et tout ne deviendra pas mixte et hybride. Car ce n’est pas facile. Certains événements seront axés autour du présentiel et par moment, nous allons continuer de présenter des Webinaires. Car on a vu que pour l’apprentissage, et la mise en relation aussi, le Webinaire est excellent. On l’a remarqué à l’occasion du Webinaire avec Air France, pour parler des conditions d’entrée. Ce Webinaire a été franchement plus efficace qu’une tournée ou même envoyer un communiqué de presse.
OJQ : Selon votre expérience récente avec le virtuel, ce mode a-t-il instauré quelque chose de bon dans notre travail?
MPH : Le virtuel nous a appris à bien gérer notre temps, à faire commencer un événement pile à l’heure, à prévoir des contenus très structurés. La meilleure gestion du temps va rester à mon avis. Ce sera certainement un leg de la pandémie!
Durant nos événements en présentiel, on verra certainement un désir accru d’éviter les temps morts. On voudra que les choses roulent, profiter au maximum du temps pendant lequel on se rassemble.
OJQ : Le virtuel est-il déjà écarté de certains de vos secteurs d’activités?
MPH : Oui, tout le côté spectacle, où c’est très difficile de le rendre entièrement virtuel. C’est étrange parce qu’en France, aujourd’hui, il y a beaucoup de lieux où l’on projette des œuvres d’art par mapping. Ce sont en quelque sorte des œuvres d’art virtuelles! Mais on est quand même très émus d’être dans un lieu spécifique, qui a beaucoup de caractère, que ce soit un bâtiment industriel, ou un lieu fantastique comme les Carrières des Baux-de-Provence. Et c’est là qu’on se dit qu’un événement virtuel ne peut pas, à lui seul, susciter l’enthousiasme et l’émotion.
Le fait de se retrouver dans un lieu, en France, est irremplaçable. Donc on va travailler à pouvoir permettre à l’industrie de retourner en France. Notre plus grand bonheur sera de pouvoir accueillir à nouveau rapidement des tours opérateurs et des agents en France, car c’est important qu’eux, les premiers, voient comment on les accueille en France, comment fonctionne l’industrie depuis que des changements ont été apportés à cause de la pandémie.
Par ailleurs, l’agent de voyage a besoin de se sentir en confiance avec un représentant. Et le contact en personne permet ça, il rend davantage possible la chose. La technologie nous aide, mais ce n’est pas aussi facile d’avoir des échanges virtuels.
Un programme Spécialistes France pour se remettre à niveau
OJQ : Avez-vous des projets pour soutenir les agents de voyage dans le contexte particulier actuel?
MPH : Cet automne, nous allons offrir un programme Spécialistes France, qui sera un programme d’apprentissage destiné à l’acteur de l’intermédiation. Ce programme sera aussi une occasion, pour les professionnels, de se remettre à niveau, pour vérifier leurs connaissances de la France, en attendant de pouvoir faire des modules experts, qui eux vont paraître en 2022.
Ce programme va leur permettre également de nous communiquer les destinations qui les inspirent le plus et inspirent le plus leurs clients. Cela nous permettra d’évaluer où sont les tendances et quelles destinations auraient intérêt à se repositionner rapidement sur le marché canadien.
OJQ : Quel défi attend notre industrie, selon vous?
MPH : On est sur le point d’avoir une vraie reprise, mais beaucoup de nos contacts ont changé à cause de la pandémie. C’est vrai en France, et c’est vrai au Canada. Il y a eu des départs, des changements. Dans les hôtels en France par exemple, les commerciaux ont changé. Pas partout, mais dans beaucoup d’endroits. Chez les agences spécialisées aussi. On a un vrai travail collectif à faire pour reconstruire notre réseau.
Cela dit, Atout France est là, notre équipe est présente au grand complet, elle est à la disposition des agents de voyage et du consommateur pour aider à refaire ce maillage, pour que les agences, très vite, retrouvent de bons contacts avec les hôtels et les destinations où ils voudront envoyer leurs clients.
Les partenaires français et représentants des offices des régions nous ont tous dit, de manière unanime, qu’ils ont tous hâte de revenir en personne et reprendre contact avec l’industrie québécoise et canadienne.