La semaine dernière, le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a déclaré aux médias que le dépistage obligatoire de tous les passagers en provenance de pays autres que les États-Unis commencerait très bientôt. Cependant, aucun détail n’avait été fourni.
Le 3 décembre dernier, le ministre a cherché à clarifier les nouvelles exigences de voyage complexes liées à la COVID-19. S’adressant aux journalistes, voici comment Duclos a décrit le déploiement du programme :
Les voyageurs en provenance de pays autres que les États-Unis ont besoin de réaliser un test à l’arrivée
Une fois qu’un passager entièrement vacciné arrive à un aéroport canadien en provenance d’un aéroport non américain, il sera soit écouvillonné par une infirmière de la santé publique, ou alors on lui remettra un test à emporter à la maison.
Ce voyageur doit ensuite s’isoler à la maison ou à sa destination de quarantaine désignée (comme un hôtel) en attendant les résultats du test. Cela peut prendre jusqu’à trois jours pour obtenir un résultat.
Si ce voyageur obtient un résultat négatif, il est libre de sortir de l’isolement et de se déplacer comme il le ferait normalement. Si le test est positif, il doit demeurer en quarantaine pendant 14 jours.
Si un passager a un vol de correspondance, il est écouvillonné ou obtient un test à emporter à la maison, puis continue vers sa destination finale.
Si, par exemple, un passager entrant de Hong Kong arrive à Vancouver pour prendre un vol de correspondance à destination de Kelowna, ce voyageur se ferait tester ou récupérerait son test à domicile à Vancouver avant de se rendre au vol de correspondance. Ce passager devrait ensuite s’isoler à Kelowna en attendant les résultats du test.
Les voyageurs qui reçoivent un test à emporter à la maison s’auto-administrent le test alors qu’ils sont sur une liaison vidéo avec une infirmière d’une entreprise privée, comme Dynacare, LifeLabs ou Switch Health, pour s’assurer qu’il est bien fait. L’échantillon est ensuite envoyé par courrier à un laboratoire. Les instructions sont incluses dans le kit de test distribué à l’aéroport.
Le gouvernement fédéral couvre tous les coûts associés aux tests d’arrivée.
Les voyageurs en provenance des États-Unis sont exemptés pour l’instant
Aucune de ces exigences en matière de dépistage ne s’applique aux voyageurs entièrement vaccinés en provenance directe d’une destination aux États-Unis.
Par exemple, un voyageur entièrement vacciné voyageant sans escale de Fort Lauderdale, en Floride, à Montréal n’aurait à faire seulement que le test moléculaire requis avant le départ (72 heures avant de partir pour le Canada). Il n’aurait pas besoin de se soumettre à un test à l’atterrissage à Montréal.
Duclos a néanmoins déclaré que la politique américaine pourrait changer avec le temps.
« Avec la COVID-19, nous voulons protéger, du mieux possible, la santé et la sécurité des gens », a-t-il déclaré. « Si nous devons imposer des mesures supplémentaires à la frontière, nous le ferons. »
Le régime de contrôle des arrivées s’applique toutefois si un voyageur en provenance de l’étranger effectue une correspondance dans un aéroport américain vers un vol à destination canadienne.
Par exemple, si un passager en provenance de Paris arrive à Atlanta pour prendre un vol à destination de Toronto, ce voyageur sera traité de la même manière qu’un voyageur sur un vol sans escale de Paris à Toronto, ce qui signifie qu’il devra passer par le processus de test d’arrivée obligatoire.
« Permettez-moi d’être très clair. Tous les voyageurs doivent être testés à leur arrivée. Nous ne serons pas en mesure de tester tous les voyageurs ciblés du jour au lendemain. Cela prendra quelques jours », a déclaré Duclos.
Duclos a déclaré que le gouvernement fédéral travaillait avec les laboratoires et les autorités sanitaires provinciales pour augmenter la capacité de dépistage nécessaire pour traiter les dizaines de milliers de voyageurs qui arrivent au Canada de l’étranger chaque mois.
Toujours selon le ministre, la capacité de laboratoire réservée au traitement de ces tests a augmenté de 50% depuis mercredi, permettant aux techniciens d’effectuer des tests à un rythme plus rapide.
Plus de tests à emporter à la maison dans certains aéroports
Duclos a déclaré que certains aéroports seront mieux équipés pour écouvillonner les passagers, tandis que d’autres, plus encombrés, auront besoin de temps pour réserver l’espace nécessaire au lancement de cette opération de santé massive.
Les exploitants d’aéroports poussent Ottawa à se fier aux tests à emporter.
La CBC rapporte que Daniel-Robert Gooch, président du Conseil canadien des aéroports, a déclaré qu’il n’était tout simplement pas possible de tester tous les passagers entrants dans les halls d’arrivée des plus grands aéroports du pays.
« L’utilisation de tests hors site, tels que les tests à emporter à la maison, sera essentielle pour que cela fonctionne. Nos membres nous ont dit qu’il ne serait pas possible de traiter 100% des voyageurs internationaux sur place. »
Gooch a ajouté que les aéroports du Canada se demandent à quel point il est sûr d’entasser des milliers de passagers dans une zone confinée d’un aéroport qui n’est pas spécialement conçue pour les procédures sanitaires. Leur préférence irait donc à ces tests réalisés « dans la sécurité et le confort de leur propre maison ou d’une autre destination ».
Nina Slaweck, OpenJaw