Le saviez-vous? 39 000 touristes ont fait du tourisme en Israël le mois dernier, soit novembre 2023. Et le mois d’avant? Et bien, bien que le conflit ait éclaté le 7 octobre dans la bande de Gaza, ce sont 99 000 touristes qui ont visité Israël durant le même mois.
C’est Reuters qui nous informe sur ces statistiques dans un communiqué intitulé Le tourisme en Israël chute à nouveau en novembre, alors que la guerre avec le Hamas dure depuis deux mois.
Reuters ajoute que « avant la guerre, les chiffres mensuels du tourisme étaient généralement supérieurs à 300 000 ».
Les touristes sont beaucoup moins nombreux en ce moment, bien entendu, mais ils ont néanmoins été 39 000, en novembre, à visiter une Israël dont le peuple, le quotidien, l’économie et la politique sont plongés en guerre…
La Jordanie souffre aussi de la guerre
C’est certainement sans surprise qu’on apprend également que l’industrie touristique jordanienne souffre de la guerre entre Israël et le Hamas, mais ici aussi, néanmoins, le tourisme perdure dans ce pays voisin.
Cela dit, qu’est-ce qui motive les touristes?
Ce que l’Ukraine nous a d’abord appris
Dans un article intitulé Guerre en Ukraine, tu ne fais plus peur aux voyageurs!, Open Jaw Québec abordait une situation similaire en Ukraine.
Alors que nous pensions, comme tant d’autres, que la guerre en Ukraine faisait fuir les touristes dans toute l’Europe, dans cet article, nous expliquions ce que nous avions découvert :
« Les voyageurs ont rangé leur peur. Mais le phénomène est, parait-il, encouragé par l’Ukraine elle-même : Les dirigeants ukrainiens le disent : l’une des plus belles façons d’appuyer l’économie de leur pays mise à mal par l’invasion russe, c’est de venir le visiter, malgré les dangers que cela représente. »
Compagnie touristique, tu me surprends…
Toujours concernant l’Ukraine, voici ce que nous avons également découvert…
Dans un article intitulé This travel company wants tourists to visit Ukraine right now, CNN soulignait ceci :
« La durée des excursions ne devrait pas dépasser les 4 heures. L’importance d’avoir une personne locale pour guider les touristes est primordiale puisqu’en cas d’alerte, les visiteurs auront l’obligation de trouver refuge. Aussi, ces accompagnateurs serviront à limiter les dangers en évitant par exemple aux touristes de marcher sur une mine. »
Mais les touristes, dans tout ça?
Open Jaw Québec a tenté de comprendre ce qui motive des personnes à concrétiser et consommer un projet de voyage dans une région du globe où la mort et tout ce qui va avec (vie courante à l’arrêt, peuple en deuil, pays en crise) sont à l’ordre du jour.
Tous les touristes n’entrent pas dans une même case, mais voici que cela s’expliquerait en partie par « la volonté de mieux comprendre la complexité géopolitique » explique-t-on dans un article ayant pour titre Le tourisme en zone de guerre publié il y a quelques années dans Le Soleil.
Dans ce même article, un dénommé Milton explique sa vision des choses : « ne pas vieillir sans cicatrices est ma citation préférée. Ce sont des expériences que vous n’aurez jamais dans le monde occidental. Et oui, ça peut être dangereux mais les risques peuvent être contrôlés et la récompense les vaut largement », insiste-t-il.
Le complexe du « white savior »
« C’est le complexe du « white savior », ou sauveur blanc, explique un dénommé Charles Emptaz, documentariste, qui a travaillé sur le sujet et dont les propos sont soulignés dans cet article intitulé Tourisme de guerre : la folie des voyageurs en manque de sensations fortes.
« Ce qui est nouveau, c’est que, aujourd’hui, tout le monde a l’impression de pouvoir jouer les reporters de guerre » avance-t-on dans ce même article.