Limiter le nombre de touristes à destination: l’île de Bréhat emboîte le pas

Tout récemment, l’île de Bréhat, en Bretagne, annonçait qu’elle limitait le nombre de touristes sur son territoire.

Durant la saison estivale, cette petite île d’environ 3 km2 peut recevoir jusqu’à 6000 visiteurs par jour alors qu’elle ne compte habituellement que quelque 400 habitants.

Bréhat Le Moulin à Maréee Carrio Jordi 2
Bréhat – Le Moulin à Marée
Photo: Carrio Jordi / Tourisme Bretagne

Ainsi, la mairie a décidé de limiter le nombre de visiteurs pour une première fois cette année à 4700 passagers sur les bateaux, du 14 au 25 juillet, tel que rapporté par le Nouvel Observateur.

L’île de Bréhat n’est pas nécessairement une destination très connue des Québécois mais elle illustre bien une tendance qu’on voit de plus en plus dans l’industrie du voyage, celle de plafonner le nombre de touristes par destination.

Quand le surtourisme nuit plus qu’il n’aide

Touristes dans une rue
Photo: Rafael Guimarães / Pexels

Si le tourisme peut être une manne pour les acteurs économiques d’une destination, les hôteliers et les restaurateurs par exemple, elle peut aussi nuire à l’environnement immédiat et aux populations locales.

On n’a qu’à penser à l’accélération de la dégradation de monuments historiques ou de sites patrimoniaux, la pollution des plages ou des réserves naturelles, sans parler du poids sur les infrastructures locales.

En effet, l’afflux massif de touristes en période de pointe apporte un poids supplémentaire sur des éléments aussi banals que le système d’égout, l’accès à l’eau potable, la demande énergétique, la hausse du prix de l’immobilier dans les zones touristiques, la congestion routière ou encore la gestion et la collecte des déchets.

Tout cela sans oublier le trafic et la congestion routière et le risque d’un ras-le-bol des populations locales envers les touristes.

Touristes qui prennent des photos
Photo: Tim Gouw / Pexels

Cette volonté de limiter le nombre de visiteurs par destination n’est pas nouvelle. On avait déjà commencé à assister à cette tendance dans des lieux hautement touristiques tels que le Machu Picchu ou les îles Galapagos.

De son côté, Barcelone misait sur la décroissance touristique en début d’année, en faisant un enjeu électoral.

Plusieurs villes, telles que Venise, ont également décidé d’interdire ou de restreindre l’accès aux bateaux de croisières et leurs passagers.

Le gouvernement français en a également fait une priorité, annonçant le 19 juin dernier la mise en place d’une stratégie nationale pour gérer les flux touristiques. L’objectif de ce plan est la préservation de « l’équilibre entre l’attractivité locale et la protection des lieux et leur biodiversité» , peut-on lire sur le site gouvernemental français. « Le tourisme doit être la locomotive d’une croissance durable et soutenable de notre pays. »

Peut-être se tournera-t-on davantage, dans les prochaines années, vers un tourisme de qualité, en recevant moins de gens mais mieux, pour le bien-être de tous?

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