Croisières : le cri du cœur de la ville de Nice

La ville française de Nice lance certainement davantage un cri du cœur qu’une menace d’interdiction. La ville portuaire a entrepris des démarches pour faire interdire l’accès à son port aux paquebots de croisière de plus de 190 mètres et 900 passagers.

Photo: le port de Nice.com

Et ce dès le 1er juillet 2025.

Il ne s’agit pas d’une ou deux, mais bien de trois grosses épines douloureuses qui poussent le maire de Nice, Christian Estrosi, à travailler sur cette intention d’interdiction d’accès :

1-le surtourisme

2-la pollution

3-l’envahissement de la ville par des visiteurs qui consomment peu.

La situation est très sensible :

« Les croisières qui polluent, qui déversent leur clientèle low cost qui ne consomme rien mais laisse leurs déchets derrière eux, n’ont pas leur place chez nous », a déclaré le maire.

« L’objectif est de ne plus avoir de bateaux de croisière à partir du 1er juillet prochain. Pour y parvenir, nous travaillons à faire annuler toutes les croisières qui peuvent encore l’être en attendant de rédiger un arrêté d’interdiction » a-t-il ajouté.

«On a empêché le béton d’étouffer Nice, ce n’est pas pour laisser le surtourisme l’étouffer à son tour», a ajouté le maire.

Une population locale divisée

L’accueil de la nouvelle divise la population locale. On s’en doute : les personnes qui tirent de bons profits des passagers en escale n’accueillent pas l’annonce avec grande joie, tandis que ceux qui subissent la situation se réjouissent.

« Un port qui redevient comme il était avant, avec des barques, c’est beaucoup mieux », estime une Niçoise dont les propos sont rapportés par France Info. Un autre citoyen interrogé indique pour sa part que les « fumées noires (des gros bateaux) ne sont pas évidentes quand on habite à côté ».

France Info a rencontré une gérante d’un restaurant, qui est parfois fréquenté par les passagers des croisières, et celle-ci voit la situation autrement : « Nous, en tant que restaurateurs, ça nous fait travailler. Mais peut-être que la planète va passer avant ».

L’électrification des quais, également à la source de cette intention?

Le Figaro ajoute qu’en juillet 2023, le maire Christian Estrosi avait déjà fait part de sa volonté de réguler l’accueil des croisiéristes en acceptant les embarcations les moins polluantes et de moins de 180 mètres, « en lien avec l’électrification à venir des quais ».

Article précédentLe Portugal dévoile sa campagne « Portugal, an unwritten recipe »
Prochain articleWestJet prévoit une croissance importante à l’été 2025
Isabelle Chagnon
Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.