En visite pour la première fois depuis plus de cinq ans à Montréal, une délégation du bureau de Toronto du ministère israélien du Tourisme (IMOT) est venue rencontrer les médias (une quinzaine de journalistes) puis environ 70 représentants de compagnies aériennes, de voyagistes et d’agences de voyages, dans la salle de réception du Crystal à Ville Saint-Laurent, hier soir, le 6 décembre 2022.
Ouvrant le bal rapidement puisqu’il avait un avion à prendre, Jerry Adler, directeur des relations publiques, a raconté qu’il avait accompagné un groupe de journalistes en novembre en Israël.
« Ils ont été subjugués par la beauté du pays, par les gens et par les paysages. Nous avons commencé la tournée par le désert du Néguev, dans le silence total. Ça fait tellement de bien! Les gens cherchent des destinations sécuritaires par rapport à la COVID. Eh bien ce l’est totalement, en Israël. On se retrouve beaucoup à l’extérieur, comme dans le désert, au cratère Ramon, au Canyon rouge d’Eilat, sur les plages de Tel Aviv… »
Marché québécois avide d’expériences
Puis, Gal Hana, consul du tourisme d’Israël au Canada, s’est présenté. Bien qu’il soit arrivé à Toronto en 2019, c’était sa première rencontre avec l’industrie du voyage au Québec. « Nous avons de grandes attentes vis-à-vis du marché québécois, car les gens d’ici sont sophistiqués, expérimentés et ils recherchent des destinations de voyage uniques comme Israël », a-t-il déclaré, en faisant une parenthèse sur le fait qu’à Toronto, les rues sont désertes après 20 h, tandis qu’à Montréal, il y a de l’action tard dans la nuit, tout comme à Tel Aviv où ses beaux-parents âgés de 65 ans sortent dans les bars à minuit, pour rentrer à 4 h du matin.
« Israël est l’endroit idéal pour les voyageurs québécois puisqu’il combine la nature, la culture, l’histoire, l’art, les plages, la gastronomie, des vignobles, sur un territoire de petite dimension, ce qui permet en un seul séjour qu’ils profitent de tout ce que la destination a à offrir. »
Gal Hana explique qu’en fait, ils auront l’impression de déjà vu en allant là-bas. On connaît d’avance les attraits d’Israël pour en avoir entendu parler depuis toujours. Les noms des lieux sont familiers, notamment si on connaît la Bible.
« Plus que jamais, depuis la pandémie, les voyageurs veulent vivre des expériences sur mesure, adaptées à ce qui les intéresse. Les gens veulent donner un sens à leurs vacances, essayer de nouvelles activités, vivre quelque chose de spécial et d’authentique, rapporter quelque chose de différent, sortir de leur zone de confort… »
Projets de développement
Pour répondre à cette demande pour le tourisme expérientiel, M. Hana assure qu’Israël travaille depuis 2021 à développer de nouveaux attraits, par exemple des hôtels en périphérie des grands centres, des promenades de bord de mer, des établissements de bien-être de style spa, une offre gastronomique élargie…
Au chapitre des nouveaux hôtels, plusieurs ont ouvert leurs portes au cours des six derniers mois et d’autres prévoient ouvrir en 2023, notamment le Six Senses Shaharut, le Brut Brown Hotel, le David Kempinski Tel Aviv, le Nobu Hotel Tel Aviv, l’Isrotel’s Port Tower et l’hôtel Alberto Tel Aviv.
Quant au Mur Occidental (où se trouve le Mur des Lamentations), un des sites les plus emblématiques et les plus visités d’Israël, le pays a approuvé un montant de 35 millions de dollars pour l’amélioration de son infrastructure. Le plan vise à augmenter le nombre de visiteurs sur le site en améliorant le transport en commun et son accessibilité. On élabore également de nouveaux programmes éducatifs tout en poursuivant les projets de développement existants.
Données touristiques
Rappelant que la destination est de nouveau ouverte aux voyageurs internationaux depuis cette année seulement, M. Hana s’est dit satisfait des statistiques : « En 2022, on a atteint 85 % du nombre des visiteurs par rapport à 2019, avant le début de la pandémie. On espère une augmentation de 20 % à 30 % pour 2023, surtout qu’on célébrera le 75e anniversaire de la création de l’État d’Israël. »
En 2019, le pays avait accueilli 4,55 millions de voyageurs internationaux, dont environ 100 000 Canadiens. Le marché québécois représente de 20 à 25 % de ceux-ci, « mais ça ne devrait pas être aussi bas, martèle Gal Hana. Le Québec est un marché crucial, pour nous. Quand nous organisons des voyages de presse et de familiarisation, il y a toujours des journalistes et des agents de voyages québécois. On sait qu’Israël est une destination qui plaît beaucoup aux gens d’ici. C’est notre premier événement avec l’industrie du voyage au Québec depuis longtemps et nous espérons vraiment nous faire davantage connaître ».
Hana mise sur le fait qu’on observe un changement d’attitude dans la population vis-à-vis de l’organisation du voyage; on est passé de « je n’ai pas besoin de conseils, je réserve par Internet » (avant la COVID) à « J’ai besoin de conseils plus que jamais ».
C’est là que les agents de voyages deviennent essentiels et nécessaires. « Vous ne vendez pas du voyage, vous créez des souvenirs. Vous faites une différence dans la vie des gens. Usez de votre influence pour vendre la destination et faire vivre des expériences uniques. Si Israël était assez inspirant pour Jésus ou Moïse, il l’est pour vos voyageurs », a-t-il conclu, en souriant.
Les Top 5 raisons
Fiona Kosmin, directrice du marketing et des partenariats de l’IMOT, a pris le relais pour appuyer les arguments de vente. Elle a d’abord relevé que « la plupart des destinations en Israël sont à moins de deux heures de route de Tel Aviv et de Jérusalem. On peut par exemple faire du ski le matin et nager avec des dauphins en après-midi », précisant que ces animaux vivent dans la mer en liberté, pas dans des enclos.
Voici son palmarès des 5 raisons d’aller en Israël, en commençant par un argument qui titille les papilles et qui devrait plaire aux Québécois :
1- Expériences culinaires
Mme Kosmin vante les mets traditionnels, comme la shakshuka, un déjeuner qui peut se manger à toute heure du jour, la bouffe de rue (certaines échoppes ont des éoiles Michelin!), les marchés publics, les produits si frais, de la ferme à la table – « pas étonnant qu’on en ait autant, vu qu’il fait soleil tous les jours, sauf 30 journées non consécutives de nuage ou de pluie par année! », les mets végétariens, les vins (plus de 250 vignobles au pays!) et bien sûr, la fine gastronomie dans les restaurants.
2- Religion et histoire
Si on est croyant, et même si on ne l’est pas, Israël est le pays à visiter pour la diversité de ses cultures et de ses religions. « C’est une expérience très émouvante de glisser un papier avec un souhait dans le Mur des Lamentations », dit-elle.
3- Merveilles naturelles
Ce petit pays est rempli d’attraits naturels parfois uniques, comme le désert du Néguev, le Canyon rouge, la Mer Morte, la Mer Rouge, le passage des oiseaux migrateurs de l’Europe à l’Afrique, les plages de Tel Aviv, parmi les 10 plus beaux fronts de mer urbains au monde…
4- Art et culture
Israël compte plus de 250 musées et de nombreux festivals. « Nous avons le défilé de la Fierté gaie le plus important de tout le Moyen-Orient, affirme Fiona Kosmin, et une grande culture des cafés, soit la tradition de s’attabler à des terrasses de cafés! » Elle nous dit de surveiller les festivités du 75e anniversaire d’Israël en 2023.
5-Sport et aventure
« On a au moins quatre grands marathons dans plusieurs villes, des sports extrêmes, des sports nautiques, dont du kitesurf à 100 km/h par grands vents… », souligne Mme Kosmin.
Elle suggère de consulter le site de Tourisme Israël en français à fr.canadavisitisrael.com, qui contient beaucoup d’information et de vidéos.
« Nous prévoyons y ajouter une page pour l’industrie du voyage au cours du premier trimestre de 2023, précise-t-elle. Nous sommes aussi en train de préparer un module de formation pour les agents de voyages. »
Elle ajoute ces sites :
- Canal YouTube de Visit Israel.
- Restaurants végétariens et végétaliens en Israël.
- La Ville Sainte en réalité augmentée (avec casque de réalité virtuelle).
- Vidéo Israel is Open (en anglais). Israël est de nouveau ouvert, après le confinement de la pandémie.
Commercialisation de la destination
Pour ce qui est de la commercialisation de la destination, la directrice du marketing nous a fourni un tableau des principaux voyagistes canadiens vendant Israël (voir l’encadré).
Quant aux liaisons aériennes, « les vols directs vont continuer à augmenter au fur et à mesure que nous sortirons de la pandémie. De bonnes nouvelles à propos de nouveaux vols sont à venir bientôt », annonce Mme Kosmin, rappelant qu’Air Canada offre toujours des vols directs de Montréal à Tel Aviv et des vols en passant par Toronto.
Leurs impressions
Rencontrées à la soirée, les agentes de voyages Céline Moskovitz, de House of Travel et Annie Benayoun, de Vision voyages (de Direct Travel) étaient ravies de cette sortie.
« Ça nous reconnecte avec le milieu, affirme Céline. Après la pandémie, les présentations en personne sont plus importantes que jamais. Je suis de confession juive et mon mari est justement en route pour Tel Aviv. Israël est un pays à la fois ancien, de par son histoire de plus de 3000 ans, et moderne, étant notamment très ouvert à la communauté LGBTQ+. Tel Aviv est plus animé que Miami! Ses soins médicaux y sont à la fine pointe. »
Annie renchérit : « Oui, cette soirée est la bienvenue. On nous permet de renouer avec l’industrie, de se mettre à jour sur les destinations, de savoir qui est rendu où… »
L’animateur et grand voyageur Jean-Michel Dufaux, de SiegeHublot.com, connaît bien Israël. « C’est un pays de petite taille, qui se visite très bien, très diversifié, avec un grand canyon, la Mer Morte, Tel Aviv, très trendy… »
On sentait que tout le monde avait le goût de (re)découvrir cette destination!
