Dès le 12 juin 2024, Air Transat fera sa toute première incursion sur le continent africain et offrira des vols directs entre Montréal et Marrakech, au Maroc. Le transporteur en a fait l’annonce deux semaines après que l’Office des transports du Canada lui a accordé la licence d’exploitation nécessaire.
Un texte d’Isabelle Maltais
À raison de deux vols par semaine jusqu’au 24 octobre, les mercredis et les samedis, puis d’une fois par semaine les samedis pendant l’hiver, jusqu’au 20 avril, il sera donc possible de rejoindre Marrakech sans escale, une nouveauté dans toute l’Amérique du Nord.
« Nous sommes heureux de donner accès à ce beau pays de culture. C’est un vol qui fait chaud au cœur », a déclaré Annick Guérard, présidente et cheffe de la direction de Transat lors de l’annonce.
Mme Guérard assure que « la demande est au rendez-vous ». Le transporteur s’attend à ce que l’importante communauté marocaine vivant dans la région de Montréal utilise ses services. Mais les touristes canadiens sont aussi attendus en grand nombre.
« Une offre qui va évoluer »
Transat compte pour le moment proposer quatre circuits ainsi qu’une douzaine de forfaits comprenant le vol et l’hôtel, à Marrakech, mais aussi à Agadir, à 250 km de là, sur la côte Atlantique.
Joseph Adamo, chef de la direction des ventes et du marketing pour Transat, affirme cependant déjà que « l’offre va évoluer ».
« On veut élargir rapidement l’offre hôtelière », dit-il.
L’Office national marocain du tourisme compte bien l’aider en ce sens. « Cette ligne Montréal-Marrakech ouvrira aux voyageurs un large champ de possibilité à la fois sur la ville ocre et aussi un accès vers les stations balnéaires d’Essaouira, d’Agadir, de Taghazout et vers les circuits dans le grand sud du Maroc », énonce son directeur général, Adel El Fakir.
Les atouts du Maroc
L’Office national marocain du tourisme espère que ces nouveaux vols ne sont qu’un début et que le Maroc fera bientôt partie du palmarès des dix pays recevant le plus de visiteurs canadiens.
Il propose une destination sécuritaire, un endroit où il est possible de se faire comprendre en français, en plus du « sens de l’hospitalité naturel des Marocains ». Il rappelle les 12 siècles d’existence du pays et son « expérience culturelle exclusive ». Il parle aussi d’expérience culinaire unique, de la diversité des paysages et des reliefs, de panoramas à couper le souffle et d’une météo clémente.
Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme au Maroc, vante lui aussi la « palette d’expérience » que le Maroc a à proposer.
À Marrakech, dit-il, les montagnes de l’Atlas, à 70 km, permettent de skier. Marrakech serait aussi la destination golf de l’Afrique, en plus de détenir les plus beaux spas du monde, les hammams.
Quant à Othman Nait, membre de la Fédération des agences de voyage de Marrakech, il insiste sur le fait que Marrakech est la porte du désert et de toutes les vallées qui l’environnent. « Le trajet est tellement magnifique qu’on oublie la distance qu’il faut franchir pour y accéder », assure-t-il.
Le Maroc, puis le reste de l’Afrique
Selon Adel El Fakir, le Maroc, qui est la première destination touristique en Afrique, devrait recevoir 14 millions de visiteurs en 2023. L’organisme vise 17,5 millions en 2026.
Quant à Transat, elle semble avoir des visées ailleurs sur le continent. Peut-être en Tunisie? Peut-être en Afrique de l’Ouest?
Les employés de Transat se réjouissent de leur arrivée au Maroc, indique en riant Annick Guérard. Ils demandent déjà quand ils pourront accéder à ces nouveaux territoires, ajoute-t-elle.
Mme Guérard ne s’en cache pas, cette offre vers le Maroc « s’inscrit parfaitement dans la philosophie d’affaires » de l’entreprise et témoigne du virage stratégique entrepris par celle-ci.
