L’Association canadienne des agences de voyages et des conseillers en voyages (ACTA), qui représente la communauté des agences de voyages et des agents de voyages indépendants du Canada, s’oppose fermement à la décision d’American Airlines (AA) d’empêcher l’accumulation de points de fidélité pour les réservations effectuées via des canaux « non privilégiés » à compter du 1er mai 2024. L’ACTA demande à la compagnie aérienne américaine de revoir sa politique, qui pénalise les agences de voyages, selon elle.
Annoncée en février dernier, la nouvelle politique d’American Airlines stipule qu’à compter du 1er mai 2024, seules les réservations directes auprès d’American Airlines et de certaines compagnies aériennes partenaires, ainsi qu’une liste spécifique d’« agences de voyages privilégiées », permettraient aux voyageurs d’accumuler des points de fidélité.
Selon l’ACTA, cette mesure restreint directement le choix des consommateurs et « dévalorise le rôle essentiel des agences de voyages et des conseillers dans la chaîne de valeur de l’industrie ».
En liant les primes de fidélité aux réservations directes ou effectuées par l’intermédiaire d’un nombre limité d’agences privilégiées, American Airlines limite considérablement les canaux par lesquels les consommateurs peuvent gagner des points de fidélité. Cette décision éloignera inévitablement les clients des agences de voyages et des conseillers, qui sont les mieux placés pour défendre leurs intérêts et leur proposer des options de voyages complètes et compétitives.
En outre, cette décision aura des conséquences considérables sur l’ouverture et la compétitivité du marché du voyage. En tirant parti de sa position pour restreindre le choix des consommateurs, American Airlines s’engage dans des pratiques qui conduiront à des prix plus élevés, à l’étouffement de l’innovation et à un secteur du voyage moins dynamique.
En plus des préoccupations concernant les points de fidélité, l’ACTA affirme que la tentative d’American Airlines d’imposer l’adoption de la nouvelle capacité de distribution (NDC) à l’industrie du voyage aura de « graves conséquences fortuites » pour les agences de voyages, les conseillers en voyages et les consommateurs.
Bien que l’ACTA reconnaisse les avantages potentiels des NDC et soutienne les avancées technologiques dans l’industrie du voyage, elle se dit « très préoccupée » par la manière dont American Airlines met en œuvre ce changement.
En outre, les exigences fixées par American Airlines pour que les agences obtiennent le statut « privilégié » sont excessivement strictes et ne tiennent pas compte des diverses capacités et ressources des agences de voyages à travers le pays.
L’exigence d’un seuil d’utilisation des NDC de 30 % d’ici le 21 avril 2024 et de 70 % d’ici le 30 avril 2025 n’est tout simplement pas réalisable pour de nombreuses agences de voyages et conseillers, en particulier les petites entreprises indépendantes. Cette mesure affectera de manière disproportionnée les agences qui manquent d’infrastructure technologique ou de ressources pour se conformer à ces lourdes exigences, estime l’ACTA.
Appel à AA pour reconsidération
L’ACTA exhorte American Airlines à reconsidérer cette décision et à s’engager dans un dialogue significatif avec la communauté du voyage au détail pour trouver une approche plus équilibrée de la mise en œuvre des NDC et des changements au programme de fidélité.
« Nous croyons fermement que tout changement doit être un processus collaboratif qui prend en compte les besoins et les préoccupations de toutes les parties prenantes, plutôt qu’un mandat unilatéral », déclare l’ACTA dans un communiqué.