Lundi dernier, l’industrie canadienne du voyage et du monde entier a été somme toute ravie de l’annonce faite par l’administration Biden, selon laquelle les frontières américaines commenceraient à rouvrir en novembre pour les voyageurs vaccinés avec un test Covid négatif.
Après l’annonce, le directeur général de l’IATA, Willie Walsh, l’a qualifiée de « grand pas en avant » dans un communiqué qui faisait écho aux sentiments de l’industrie.
« Permettre l’accès aux États-Unis pour les personnes vaccinées ouvrira le voyage aux États-Unis à beaucoup d’entre ceux qui ont été bloqués au cours des 18 derniers mois », a-t-il déclaré.
« Cette annonce marque un changement clé dans la gestion des risques de la COVID-19, passant de considérations générales au niveau national à l’évaluation des risques individuels », a ajouté M. Walsh.
« Mais il est également essentiel que les gouvernements accélèrent le déploiement mondial des vaccins et conviennent d’un cadre mondial pour les voyages où les ressources de test sont axées sur les voyageurs non vaccinés. Nous devons revenir à une situation où la liberté de voyager est accessible à tous. »
Les Canadiens, en particulier, ont encore deux grandes questions à se poser avant d’être convaincus que ces récents développements feront réellement bouger les choses quant à la reprise des voyages.
Vaccin AstraZeneca – accepté ou non?
Comme Open Jaw l’a souvent signalé, les Centres américains de contrôle des maladies n’ont pas autorisé le vaccin britannique AstraZeneca (maintenant appelé par son nouveau nom de marque, Vaxzevria) pour une utilisation aux États-Unis. Or, il a été largement utilisé au Canada, au Royaume-Uni et dans de nombreux pays de l’UE.
Jusqu’à présent, ce problème était lié aux croisiéristes, en particulier dans les ports américains, car les compagnies de croisière suivaient les directives du CDC.
Toutefois, si ces mêmes lignes directrices demeurent inchangées, elles interdiront également aux Canadiens ayant un ou plusieurs vaccins AZ d’être admissibles à la frontière américaine, à moins que les Canadiens qui ont des « vaccins mixtes » ne parviennent à obtenir une troisième injection d’un vaccin à ARNm.
Le gouvernement canadien a constamment rassuré ses bénéficiaires d’AstraZeneca qu’ils pourraient voyager, affirmant qu’il consultait des responsables d’autres pays pour s’assurer que les schémas vaccinaux du Canada soient acceptés dans les autres pays.
Mais pour l’instant, AstraZeneca n’est pas reconnu par le CDC en tant que vaccination complète.
Et bien que, le lendemain des élections fédérales, aucun responsable du gouvernement canadien n’ait publié d’autres déclarations sur le statut du vaccin AstraZeneca aux États-Unis, les responsables britanniques sont néanmoins optimistes.
Un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré qu’il était « convaincu » que le vaccin AZ sera reconnu par les autorités frontalières américaines. « Je n’ai aucun indicateur que ce ne sera pas le cas », a déclaré le responsable.
« Je suis convaincu que tous les vaccins que nous avons utilisés, tous les vaccins acquis au Royaume-Uni et homologués par le NHS et l’OMS seront applicables. »
Frontières terrestres – Toujours un stop
L’autre enjeu pour les Canadiens – et les Mexicains – concerne les passages frontaliers terrestres.
Pour l’heure, l’annonce de la Maison-Blanche s’applique aux arrivées aériennes. Il n’a pas encore été question de modifier l’interdiction des passages terrestres des frontières sud ou nord de l’Amérique. Ils demeurent fermés jusqu’à nouvel ordre au trafic non essentiel vers les États-Unis.
La CBC a confirmé hier que malgré son annonce concernant l’assouplissement des restrictions sur les arrivées aériennes, la Maison Blanche « a également indiqué que les restrictions sur les voyages non essentiels en provenance du Canada et du Mexique par les frontières terrestres resteront en place au moins jusqu’au 21 octobre ».
Lynn Elmhirst, Open Jaw
