Nouvelle tendance du transport à bas prix : acheter son billet à l’aéroport, le mardi entre 11 et 13h

Breeze Airways

Dossier. Le site One mile at a time abordait il y a quelques jours une nouvelle tendance, non pas chez les transporteurs low costs, mais plutôt chez les « ultra transporteurs low costs ».

« À l’ère de la billetterie électronique, la grande majorité des gens achète ses billets d’avion en ligne. Cependant, saviez-vous que vous pouviez économiser sur le coût de votre billet Breeze Airways en le réservant à l’aéroport le mardi entre 11h et 13h ? » questionne l’auteur de l’analyse, Ben Schlappig.

Voici de quoi il s’agit.

Breeze Airways est l’une des compagnies aériennes les plus récentes des États-Unis, et lorsque vous accédez à la page de réservation, vous pouvez remarquer une « bizarrerie intéressante », sous la forme d’une « taxe de développement technologique ».

Si vous réservez votre billet sur le site Web de Breeze Airways, vous devrez payer ces frais, nous explique M. Schlappig. Cependant, si vous réservez à un guichet de Breeze Airways à l’aéroport, un mardi entre 11h et 13h, vous n’aurez pas à payer la « Technology Development Charge ».

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Breeze Airways justifie cette « redevance de développement technologique » en affirmant ceci : « nous sommes une société technologique qui se trouve à piloter des avions » et « nous utilisons cette partie du prix du billet pour créer une compagnie aérienne sérieuse et agréable ».

Merci pour cette explication indéfrichable pour un australopithèque.

Mais la question qui tue : pourquoi les billets de Breeze Airways sont moins chers à l’aéroport?

C’est une question de taxes.

Les compagnies aériennes doivent payer une taxe d’accise fédérale de 7,5 % sur les billets d’avion, mais pas sur les frais facultatifs, poursuit l’analyste. Pour que quelque chose soit considéré comme un frais optionnel, il doit y avoir un moyen d’éviter de le payer. Ainsi, Breeze Airways n’a pas à payer de taxes sur la partie « taxe de développement technologique » du prix du billet, car il s’agit techniquement d’une taxe, et non d’un tarif aérien – et parce que le consommateur peut l’éviter.

L’endroit le moins cher pour réserver des billets Breeze Airways n’est pas en ligne, mais plutôt à l’aéroport le mardi entre 11h et 13h, car les « frais de développement technologique » ne s’appliquent pas aux réservations chez Breeze Airways effectuées à l’aéroport.

Vous suivez?

Bien sûr, Breeze Airways ne veut pas faciliter la réservation à l’aéroport -c’est une technique de billetterie beaucoup plus coûteuse, rassure Ben Schlappig – c’est pourquoi il n’y a qu’une période de deux heures sur toute la semaine où vous pouvez réserver des billets à l’aéroport.

La grande majorité des gens ne va pas s’embêter à réserver à l’aéroport, mais ceux qui le font peuvent s’en sortir mieux, conclue l’analyste.

Le cas Spirit Airlines

Spirit Airlines a un modèle de tarification similaire, mais la partie importante du montant des billets s’appelle la « redevance d’utilisation des passagers » (« Passenger Usage Charge »).

« Mais il y a un hic », attire l’attention Monsieur Schlappig…

« Il y a un problème majeur si vous choisissez de prendre votre billet à l’aéroport. Car en général, la compagnie aérienne facture le moins cher lorsque vous achetez des suppléments au cours du processus de réservation initial. »

Spirit Airlines propose intentionnellement les prix les plus bas en réservant sur spirit.com. « Ainsi, bien que vous économisez les « Passenger Usage Charge » en réservant à l’aéroport, vous n’aurez pas accès aux prix les plus bas pour les bagages. »

Par exemple :

-le consommateur paye 41 $ pour un bagage à main s’il réserve en ligne, alors qu’il paye 55 $ pour un bagage à main s’il réserve à l’aéroport.

-le consommateur paye 35 $ pour un bagage enregistré s’il réserve en ligne, alors qu’il paye 49 $ pour un bagage enregistré s’il réserve à l’aéroport.

« Il n’est pas possible d’obtenir le prix le plus bas pour son billet d’avion et le prix le plus bas pour les frais annexes – c’est l’un ou l’autre », explique l’analyste.

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Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.