Protéger le dollar déjà investi par les clients : une démarche quotidienne

Dossier spécial. Beaucoup de dollars avaient déjà été versés à l’autre bout du monde, en attente des clients, quand la pandémie a frappé. Quatorze mois plus tard, ces dollars sont-ils toujours protégés?

Tours Chanteclerc répond oui, et rappelle que d’autres facteurs vont déterminer la suite des choses.

« Un lodge privé dans le cadre d’un safari en Afrique, où il peut y avoir un maximum de 5 ou 6 unités d’habitation, est fortement sollicité. Le client doit donc parfois débourser un an ou deux ans d’avance pour avoir accès à ces unités très recherchées, souligne Claude St-Pierre, directeur général du voyagiste. Les dépôts mais aussi, dans certains cas, les paiements finaux sont versés longtemps d’avance pour démontrer le sérieux de l’organisation.

« À l’heure actuelle, notre préoccupation est de s’assurer qu’on puisse garantir à Monsieur Tremblay qu’il va pouvoir reprendre son voyage dans les mois ou les années prochaines. Mais la difficulté est que nous n’avons aucune idée où on s’en va en matière de mécanisme de relance. C’est frustrant pour nous, et pour le consommateur. »

L’argent est toujours en attente

« L’argent est toujours là, mais le point important, ce n’est pas tant la valeur du montant que ce que le client décidera d’en faire, précise Claude St-Pierre. Le consommateur a donné 1 $, on l’a envoyé au fournisseur pour lui réserver la prestation qu’il voulait, et si, 14 ou 20 mois plus tard, ce consommateur disait « ça se peut que ça ne me tente plus d’y aller »?

Claude St-Pierre, directeur général de Tours Chanteclerc

« Et là, je n’ai pas le choix : on est pris dans une grosse mécanique où le lodge, qui est à l’autre bout du monde, pourrait me dire : « non! Tu es en crédit voyage! » Car c’est lui qui met la table.

« Cela dit, on s’assure que tout se passera bien. On parle régulièrement à nos fournisseurs. On prend de leurs nouvelles. On garde un œil sur tout le mécanisme. Nous voulons nous assurer que le client ne sera pas lésé.

« Les politiques que nous mettons en place en ce moment ont cet objectif : faire voyager le client, quand ce sera possible, au prix qu’il avait payé, même si les conséquences économiques de la pandémie vont faire en sorte qu’il y aura sans doute des hausses de prix. Pas dans tous les cas, mais il y en aura. Nous ferons tout ce qui sera possible de faire pour que le consommateur ne soit pas pénalisé. »

Il y a aussi cette bonne nouvelle…

« La bonne nouvelle dans tout ce mécanisme dans lequel on évolue, c’est qu’on est une des seules provinces à avoir mis en place un Fonds de protection pour le consommateur. Ce n’est pas une assurance, mais bien une protection. Cela dit, l’Ontario a des lois très précises pour protéger le consommateur, mais ils sont quand même jaloux de notre Fonds! » conclut Monsieur St-Pierre.

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Détentrice d’un baccalauréat en journalisme de l’Université Laval, Isabelle débute sa carrière de journaliste en voyage en 1995. Ses articles et reportages ont voyagé dans les magazines L’agent de voyages, Voyager et Tourisme Plus, Atmosphère d’Air Transat et le Journal Le Devoir, entre autres. Elle est co-autrice de quatre guides chez Rudel Médias (25 destinations soleil pour les vacances) et aux Éditions Ulysse (Voyager avec des enfants, Fabuleux Alaska/Yukon, Longs séjours à l’étranger). Depuis 2006 aussi, elle présente des conférences devant public.